Stratégie du portefeuille
Nous sommes neutres à l’égard des obligations d’entreprises. La classe d’actifs reste soutenue par les solides fondamentaux des entreprises et la demande des investisseurs, tandis que le niveau des spreads justifie une approche sélective et mesurée. La sensibilité au crédit (durée de vie moyenne pondérée, WAL) a légèrement diminué et s’établissait à 680 jours à la fin du mois. Nous adoptons une approche prudente sur la partie 3-5 ans de la courbe afin d’éviter la volatilité, et privilégions la qualité et la liquidité. La sensibilité aux taux d’intérêt (échéance moyenne pondérée, WAM) a augmenté et s’établissait à 80 jours à la fin du mois, protégeant le fonds de la volatilité des taux. En termes d’allocation sectorielle, le portefeuille présente une répartition de 70% / 30% entre émetteurs financiers et un mix diversifié de titres non financiers. Nous avons maintenu une surpondération sur la dette senior d’établissements bancaires (environ 66% du fonds). Parmi les valeurs non financières, nos principales surpondérations concernaient les secteurs de la santé, de l’industrie, des télécommunications et de la technologie. Nous avons saisi des opportunités sur la dette bancaire subordonnée appelée, avec une faible volatilité et une bonne visibilité sur sa durée de vie résiduelle. Perspectives du fonds Nous restons attentifs à l’évolution de l’activité économique, aux pressions inflationnistes et aux effets variables et différés des politiques monétaires à travers le monde. Les données économiques et la stabilité financière devraient largement dicter les actions des banques centrales. La divergence de l’activité parmi les blocs économiques mondiaux et leurs progrès désynchronisés vers les objectifs d’inflation, conjugués à la montée des tensions commerciales et à l’incertitude entourant le niveau neutre des taux, sont voués à alimenter la volatilité des taux. En outre, la soutenabilité de la dette souveraine retiendra de plus en plus l’attention, ce qui aura un impact sur les marchés via l’évolution des spreads des swaps souverains et des primes de terme. En outre, les risques pesant sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, qu’il s’agisse des perturbations climatiques ou de la situation géopolitique, demeurent. Ce seront là des thèmes clés pour les marchés financiers en 2025, et l’incertitude qui les entoure est susceptible d’attiser la volatilité, les fluctuations brutales des marchés étant alimentées par l’accélération de l’actualité. Nous sommes dès lors très attentifs au risque de baisse et privilégions les actifs liquides de haute qualité, tout en restant sélectifs dans nos investissements. Nous nous appuyons sur notre analyse interne « bottom-up » rigoureuse, et affichons une préférence pour les sociétés bien notées et peu endettées.
Commentaire sur la partie obligataire
- Visibilité rétablie. Le brouillard se dissipe. Les marchés mondiaux ont entamé le mois de novembre avec une visibilité inédite depuis janvier: la croissance dépasse les prévisions, l’inflation s’avère plus modérée qu’attendu et le contexte politique est plutôt favorable. Après des semaines de données confuses et de sentiment hésitant, le recul de la volatilité et la résistance de l’économie soutiennent la confiance.
- Petits pas de la Fed. Après deux baisses des taux consécutives en septembre et octobre, la Réserve fédérale américaine revient à une approche conditionnelle. L'absence de données en octobre a débouché sur un paradoxe: le manque d'informations a rendu la Fed plus prudente. Cela se traduit par une divergence des politiques, alors que la BCE est «en bonne position» et que la Banque du Japon se prépare à resserrer sa politique monétaire – une normalisation plus qu'une menace.
- Amélioration des conditions financières. Les liquidités sont abondantes, le crédit reste stable et les rendements réels sont positifs mais gérables. Une croissance proche de 2% aux États-Unis et 1% en Europe semble confirmer notre scénario d'atterrissage en douceur. L'inflation américaine devrait culminer à 3,75% avant de refluer en 2026.
- Équilibre régional. L'Europe bénéficie d'un important soutien budgétaire et de PMI supérieurs à 50, tandis que la trêve commerciale avec la Chine laisse le temps aux ajustements. Les marchés émergents, favorisés par un portage élevé et un dollar faible, attirent de nouveau les capitaux. La divergence, autrefois redoutée, est désormais le signe d'un équilibre.