1. Scénario Macro
Aux États-Unis, le paysage économique continue d’être soutenu par un marché du travail robuste et des indicateurs macroéconomiques solides. L’attention se porte désormais sur la trajectoire des baisses de taux de la Réserve fédérale en 2025. Après une révision significative des attentes ces derniers mois, les marchés anticipent désormais la plupart des baisses des taux directeurs au cours du second semestre de 2025. La Fed anticipe deux baisses d’après ses dernières projections, contre trois précédemment, ce qui a un peu secoué les marchés lors de cette annonce à la mi-décembre.
A l’inverse, la zone euro est aux prises avec des indicateurs d’activité économique et industrielle faibles, aggravés par un contexte politique qui s’est récemment un peu plus détérioré. La BCE est sous surveillance mais fait face à des défis différents de ceux des États-Unis. Les baisses de taux anticipées en 2025 devraient être plus substantielles, avec 5 à 6 baisses actuellement prévues, dans un contexte d’une inflation qui devrait continuer à baisser.
Sur les marchés émergents, le Politburo (Chine) a annoncé qu’il adopterait une stratégie «modérément accommodante» pour la politique monétaire en 2025. L’organisme a également adopté un langage plus ferme sur la politique budgétaire dans un compte-rendu de sa réunion de décembre. Toutefois, les mesures spécifiques n’ont pas encore été détaillées, ce qui a entraîné des réactions mitigées sur le marché, notamment en raison des inquiétudes concernant d’éventuels nouveaux tarifs douaniers américains sur la Chine.
2. Market Context
Les marchés restent actuellement optimistes, cherchant à équilibrer les cycles de baisse des taux mondiaux avec la croissance économique en cours et un éventuel atterrissage en douceur à l'échelle mondiale. L’épisode de volatilité à la mi-décembre, suite à la réunion de la Fed où le S&P 500 a corrigé de plus de 2.5% en un jour, nous rappelle néanmoins que beaucoup de bonnes nouvelles sont intégrées aux cours et qu’il faut rester prudent quant à la trajectoire future des taux directeurs.
Les spreads de crédit restent eux très serrés, ce qui les rend vulnérables à un peu plus de volatilité, même s’il ne s’agit pas de notre scénario principal.
La trajectoire des taux des marchés émergents doit être surveillée de près, surtout si le dollar conserve sa force structurelle.
Enfin, du côté des matières premières, les prix du gaz européen ont bondi de 40 à 50% depuis le début de l'année, attirant une attention considérable des investisseurs. Malgré la volatilité, le pétrole brut Brent s'est négocié dans une fourchette stable de 71 à 76 dollars le baril, tandis que l'or a maintenu un prix autour de 2 600 dollars l'once.
Nous maintenons notre surpondération sur les actions, en continuant de nous concentrer sur les États-Unis en raison de leur contexte économique résilient et de leurs meilleures perspectives à venir. En revanche, nous continuons à limiter notre allocation à la zone euro en raison de ses défis économiques et politiques persistants.
En termes d'allocation sectorielle, nous privilégions les secteurs cycliques américains tels que l'industrie et les financières. Nous maintenons également une approche sur les petites capitalisations avec une plus forte orientation vers les États-Unis. En outre, nous adoptons une stratégie à long terme pour le secteur de la santé, car le secteur pourrait subir des vents contraires à court terme suite à la réélection de Donald Trump. Nous continuons de surpondérer le secteur technologique en raison de la forte demande structurelle de produits liés à l'IA et de l'augmentation des dépenses d'investissement.
Compte tenu de l'incertitude politique entourant la position de la nouvelle administration Trump sur les activités liées au climat, nous avons abaissé ce thème à neutre et nous nous abstiendrons de tout autre investissement jusqu'à ce que la situation soit plus claire.
Du côté obligataire, nous maintenons une préférence pour les obligations d'État et le crédit de haute qualité par rapport aux alternatives à haut rendement. Nous recherchons des points d'entrée pour la duration. Par ailleurs, nous avons conservé notre allocation à l’or par mesure de protection et réduit notre exposition à la dette des marchés émergents, compte tenu des défis que pose un dollar potentiellement durablement fort pour cette classe d’actifs.
3. Portefeuillestrategie
Le fonds Belfius European Entrepreneurs a réalisé une performance absolue de 1,6% donc supérieure de 2,1% à son indice de référence MSCI Europe. Les principaux contributeurs à la performance ont été Wise, Do&Co, Maire Tecnimont et Hermès ainsi que le secteur de la consommation discrétionnaire qui a été le meilleur secteur du mois et où nous sommes surpondérés. En effet, les actions du luxe ont bénéficié de la résilience des consommateurs affluents et d'un regain d’optimisme pour les perspectives économiques en Chine. Les principaux détracteurs à la performance ont été Corporacion Energia Renovables, Inditex, AB Inbev et le fait de ne pas avoir de position en LVMH et SAP.
Durant le mois, le fonds a renforcé sa position dans des sociétés telles que CTS Eventim, D’Ieteren, Me International Group et Volex. Nous avons pris des bénéfices sur nos investissements dans Biomerieux, Wise, Heidelberg Materials et Inditex mais restons positifs sur ces noms pour le long terme.
Ce mois-ci, notre analyse se concentre sur la sous-performance en 2024 et la sous-valorisation des petites capitalisations boursières qui ont une place importante dans notre fonds. Les actions de petite capitalisation boursière en Europe affichent une sous-valorisation notable par rapport au marché européen, reflétant l’aversion accrue au risque des investisseurs et le ralentissement économique persistant en zone euro. Il faut signaler que cette décote des petites capis européennes est à contraster avec les petites capis américaines qui ont une large prime par rapport au marché américain.
Les petites capitalisations europeéennes, souvent moins liquides et plus sensibles aux fluctuations économiques, ont particulièrement souffert dans un contexte où les taux d’intérêt élevés maintenus par la Banque centrale européenne (BCE) pour combattre l’inflation ont réduit l’appétit pour les actifs jugés plus risqués. En effet, ces entreprises, qui reposent fréquemment sur des financements externes pour leur croissance, ont vu leur coût du capital augmenter, ce qui a affecté leurs valorisations. De plus, l’incertitude économique liée à des perspectives de croissance modérées a conduit les investisseurs à privilégier les grandes entreprises, perçues comme plus stables.
Enfin, la faiblesse des petites capitalisations peut aussi s’expliquer par leur moindre couverture médiatique et analytique. Contrairement aux grandes entreprises, qui attirent l’attention des analystes et des investisseurs internationaux, les petites valeurs restent souvent peu couvertes, ce qui contribue à leur sous-valorisation dans des périodes de marché baissier ou incertain. Cependant, pour les investisseurs à long terme, cette sous-valorisation des petites capis européennes représente une opportunité d’achat, surtout si les fondamentaux de ces entreprises restent solides.