1. Scénario Macro
Depuis plusieurs semaines, les marchés attendaient avec impatience le 20 janvier, date à laquelle Donald Trump a pris ses fonctions en tant que président. Les prochaines semaines en diront probablement beaucoup sur ses intentions et la stratégie qu'il adoptera envers ses partenaires commerciaux. Il n’a néanmoins pas tardé à déjà signer une série «d’executive orders» afin de répondre à ses promesses de campagne notamment en terme de droits de douanes ou encore d’immigration.
Malgré les incertitudes, les dernières données macroéconomiques montrent que l'économie américaine reste solide (marché du travail, bénéfices, ...) ce qui justifie une surpondération des actions américaines. La zone euro est toujours confrontée à des défis dus à des situations politiques et économiques complexes, mais certains rebonds tactiques peuvent rapidement avoir lieu en cas de bonnes nouvelles. Dans le même temps, les questions liées à l'immobilier et à la confiance des consommateurs restent d'actualité en Chine, raison pour laquelle nous maintenons notre position neutre sur les actions chinoises.
En ce qui concerne les titres obligataires, les craintes d’une inflation trop élevée ont pesé sur les anticipations de baisse des taux, ce qui a fait monter les taux à long terme. Les grandes courbes sont devenues plus abruptes. Des opportunités de « bloquer » des taux élevés ont toutefois été créées.
Aux États-Unis, le paysage économique reste soutenu par un marché du travail robuste et des indicateurs macroéconomiques meilleurs que prévu. L’attention se concentre sur la trajectoire des baisses de taux de la Réserve fédérale en 2025, qui va diverger de celle de la Banque Centrale Européenne. Cette dernière a d’ailleurs effectué une nouvelle baisse de taux en janvier, alors que la FED est restée en pause et ne devrait plus baisser ses taux d’ici juillet. La saison des résultats a également démarré positivement et devrait nous en dire davantage sur la santé des entreprises.
À l’inverse, la zone euro est aux prises avec une faible activité économique et industrielle. L'Allemagne a enregistré sa deuxième année consécutive de contraction du PIB, et la croissance du PIB français était elle aussi négative au quatrième trimestre de 2024. Les actifs britanniques ont été touchés par les inquiétudes concernant les finances publiques et la montée de l'inflation. Les rendements obligataires ont atteint leurs plus hauts niveaux depuis des décennies, tandis que la livre sterling est proche de son niveau le plus faible depuis plus d'un an.
Sur les marchés émergents, la Chine reste sous le feu des projecteurs mais aucun rebond significatif n'est encore visible. Les autorités chinoises attendent les premières mesures de Trump avant de réagir.
2. Market Context
Parmi les classes d’actif pas encore discutées ci-dessus, notons que les spreads de crédit restent très serrés, ce qui les rend sensibles à un pic de volatilité.
La trajectoire des taux d'intérêt gouvernementaux des marchés émergents doit être surveillée, même si le renforcement du dollar a récemment marqué une pause.
Enfin, les prix de l’énergie ont très peu bougé depuis le début de l’année, attirant beaucoup l’attention des investisseurs. Le pétrole brut Brent s'échange toujours à un niveau proche de 80$ le baril. L’impact des prix de l’énergie a été important dans les chiffres mensuels de l’inflation aux Etats-Unis. L'or a augmenté et se stabilise autour de 2700 $/once.
Nous restons constructifs à l'égard des actions, en nous concentrant sur les États-Unis en raison de leur contexte économique résilient, mais nous avons légèrement réduit notre exposition, en attendant un ajustement des perspectives de taux. Nous maintenons notre position actuelle sur les actions de la zone euro en raison des défis économiques et politiques persistants dans la région. Nous reconnaissons toutefois que la zone euro pourrait être candidate à un rebond tactique, compte tenu de ses performances relatives par rapport aux autres régions au cours des derniers mois. En termes d’allocation sectorielle, nous privilégions les secteurs américains tels que les valeurs industrielles et financières. Nous maintenons également une approche sur les petites capitalisations malgré la volatilité des taux, avec une préférence vers les États-Unis. De plus, nous maintenons une stratégie à long terme pour le secteur de la santé. De manière stratégique, nous continuons de surpondérer le secteur technologique aux États-Unis, en raison de la forte demande structurelle pour les produits liés à l’IA et de l’augmentation des dépenses d’investissement. Nous avons cependant quelque peu réduit notre exposition au secteur IT de manière tactique suite à l’épisode ’DeepSeek’ qui a augmenté la volatilité des titres liés à l’intelligence artificielle.
Compte tenu de l’incertitude politique entourant la nouvelle administration Trump sur les activités liées au climat, nous avons rétrogradé ce thème à neutre et ne souhaitons pas y accroitre notre exposition jusqu’à ce que le sujet soit plus clair.
Dans le segment obligataire, nous maintenons une préférence pour les obligations d'État et le crédit de haute qualité par rapport aux alternatives à haut rendement (’high yield’). Nous recherchons progressivement des points d'entrée pour la duration, anticipant d'éventuelles pressions à la hausse sur les taux, notamment aux Etats-Unis. En outre, nous avons conservé notre allocation à l'or par mesure de protection et réduit notre exposition à la dette des marchés émergents, compte tenu des défis posés par un dollar potentiellement fort et persistant pour cette classe d'actifs.
3. Stratégie du portefeuille
Belfius European Entrepreneurs a réalisé une performance absolue de 6,19%, soit une sous-performance de 0,28% par rapport à son indice de référence, le MSCI Europe. Les principaux contributeurs à cette performance ont été Hermès, Heidelberg Materials, Essilor Luxottica, De’Longhi et Maire SPA, dans lesquelles nous avons une surpondération significative. En revanche, les principaux détracteurs de la performance ont été Globaldata PLC, Davide Campari-Milano, UCB et AB Inbev, dans lesquels nous sommes également surpondérés, ainsi que Novo Nordisk, dans lequel nous sommes sous-pondérés. De plus, l'absence de positions en LVMH, SAP SE, Cie Financière de Richemont, UBS et Spotify a également désavantagé le fonds par rapport à son indice, car ces entreprises ont enregistré une excellente performance en janvier. Ce mois-ci, il est important de souligner la surperformance des actions européennes. En janvier 2025, les actions européennes ont surperformé les actions américaines ainsi que celles de la plupart des autres marchés. Le MSCI Europe a gagné 6,5% en janvier, contre 2% pour le S&P 500 (en euros). Les actions européennes ont réalisé leur meilleur mois en deux ans, grâce notamment à des valorisations attractives ainsi qu’à des résultats meilleurs qu'attendus et l'espoir que la Banque centrale européenne va rester accommodante cette année. Le secteur du luxe européen a particulièrement bénéficié du stimulus économique en provenance de la Chine, renforçant ainsi a confiance des investisseurs.