1. Notre stratégie cross-asset reflète une position plus prudente dans l’ensemble des secteurs et des classes d'actifs. Ce changement implique un rééquilibrage consistant à réduire le poids relatif des marchés américains. Notre exposition aux actions a déjà diminué quelque peu, notamment aux États-Unis, où les prévisions de croissance et le sentiment sont devenus plus défensifs. Sur les marchés obligataires, la stratégie privilégie désormais les actifs plus sûrs.
2. Actions:
- Nous sous-pondérons les actions américaines, car l’incertitude politique et les menaces sur la croissance pourraient mettre fin à «l'exceptionnalisme américain». Les tensions commerciales, la situation budgétaire et les contraintes de la politique monétaire pèsent sur les prévisions de bénéfices des entreprises, tandis que le niveau élevé des valorisations laisse peu de marge d'erreur.
- En revanche, les actions européennes pourraient bénéficier d'une inflexion de la politique budgétaire et certains marchés émergents offrent des opportunités. Le risque de guerre commerciale tempère néanmoins les perspectives. Nous sommes neutres à l'égard des marchés européens et émergents, mais avec quelques nuances. Nous privilégions la Chine par rapport à l'Inde, car les investisseurs se repositionnent massivement sur le marché chinois.
- Positionnement neutre à l’égard du Japon.
3. Secteurs:
- Nous restons sélectifs et privilégions les secteurs aux bénéfices stables tout en réduisant l'exposition aux secteurs sensibles au risque de ralentissement, une décision qui s'inscrit dans un environnement de fin de cycle où le positionnement défensif devient essentiel.
- Aux États-Unis, nous réduisons notre exposition aux services financiers, car les inquiétudes liées à la croissance, l'incertitude politique et la prudence de la Fed pèsent sur les perspectives de bénéfices du secteur. Le ralentissement de la croissance des prêts et le resserrement des conditions de crédit pourraient menacer la rentabilité.
- Aux États-Unis comme en Europe, nous privilégions la consommation courante pour ses caractéristiques défensives, le secteur bénéficiant d’une résilience de la demande et d’un solide pouvoir de fixation des prix. En outre, ces entreprises ont tendance à surperformer en période de ralentissement de la croissance et de volatilité accrue. La consommation courante européenne devrait bénéficier de son exposition internationale, de sa résilience face aux droits de douane et des éventuels effets positifs d’une relance budgétaire. Ses acteurs offrent une certaine stabilité dans un contexte d'incertitude géopolitique et économique.
4. Sur les marchés obligataires, les actifs plus sûrs suscitent un intérêt croissant. Nous restons positifs sur la duration, car le ralentissement de la croissance et l'incertitude politique soutiennent la demande d'obligations de qualité.
5. Obligations souveraines:
- Nous relevons à neutre la note des bons du Trésor américain, car les risques pesant sur la croissance, les tensions commerciales et l’attentisme de la Fed renforcent leur statut de valeur refuge. Alors que la politique monétaire reste réactive et les pressions inflationnistes modérées, les rendements peuvent encore baisser.
- De leur côté, les emprunts d’État européens sont soutenus par une BCE accommodante et des mesures de relance budgétaire.
6. Crédit:
- Nous restons neutres vis-à-vis du segment investment grade.
- La baisse du haut rendement européen et américain incite à la prudence: les investisseurs réduisent leur exposition au risque de crédit, qui augmente sur fond d'incertitude économique et de ralentissement. Si les spreads restent plutôt étroits, la détérioration des fondamentaux, les pressions potentielles sur les bénéfices et l'incertitude politique – en particulier aux États-Unis – rendent le couple rendement/risque moins attrayant.
7. Nous maintenons une allocation neutre sur la dette émergente.
8. Les stratégies alternatives jouent un rôle de diversification crucial.
9. Les taux de change resteront incontournables dans les négociations commerciales et la dynamique générale des marchés:
- Nous rééquilibrons notre exposition à la parité EUR/USD.
- Le yen pourrait s'apprécier davantage, en réponse à la hausse des taux ou grâce à son statut de valeur refuge.