4. Stratégie du portefeuille
Le paysage macroéconomique mondial restera dominé par l'incertitude, sur fond de ralentissement de la croissance, de hausse de l'inflation, de tensions géopolitiques persistantes et de révision des anticipations de politique monétaire. L'économie américaine, autrefois épicentre des bénéfices et de l’évolution des marchés, montre désormais des signes évidents de décélération. La perspective d'une guerre commerciale et monétaire prolongée, combinée au recul de la demande intérieure, menace aussi bien les valorisations des actions que la rentabilité des entreprises.
Tandis que les banques centrales restent la principale force stabilisatrice, leur efficacité sera mise à l'épreuve si l'inflation surprend à la hausse ou si la confiance continue de s'éroder. Dans ce contexte, le soutien monétaire peut atténuer la volatilité. Notre position prudente reflète la volonté de protéger le capital tout en préservant une certaine flexibilité. Pour les actions, cela se traduit par un biais défensif régional et factoriel. En ce qui concerne les obligations, nous ciblons un positionnement long sur la duration des emprunts d'État européens « core » et notre exposition au crédit demeure sélective. Tant que la visibilité ne s’améliore pas, il nous semble essentiel d’adopter un positionnement prudent et attentif aux risques. Autrement dit, il convient de réduire la voilure en restant prêt à réagir dès que la situation sera plus claire.
5. Commentaire sur la partie action
Dans un contexte d'incertitude macroéconomique accrue et de difficultés politiques croissantes, notre stratégie multi-actifs reste prudente et met l'accent sur la diversification et la protection contre les pertes.
Nous sommes globalement négatifs vis-à-vis des actions mondiales en raison des inquiétudes liées aux projections de bénéfices, aux perspectives de croissance et à la montée des tensions géopolitiques.
Nous sommes pessimistes sur les actions américaines, les valorisations et les hypothèses de croissance des bénéfices étant sous pression. Les déclarations erratiques autour des droits de douane menacent la thèse de l'exceptionnalisme américain et pèsent sur les multiples boursiers.
Nous sommes légèrement négatifs à l’égard des actions européennes et émergentes. La zone euro semble coincée entre les mesures de relance et les tensions commerciales, tandis que les marchés émergents – en particulier la Chine – sont directement visés par l'escalade des conflits commerciaux.
Nous sommes neutres sur le marché boursier britannique.
Le Japon bénéficie de vents favorables structurels, mais la vigueur du yen et les pressions commerciales sapent le potentiel de hausse à court terme.
6. Commentaire sur la partie obligataire
Les craintes liées à la croissance s'intensifient alors que les droits de douane remodèlent les anticipations monétaires, soulignant les tensions qui pèsent sur les marchés financiers, les chaînes logistiques et les perspectives économiques.
Les entreprises sont confrontées à des perturbations majeures et à une forte incertitude, ce qui freine la production et les investissements tout en amputant les marges bénéficiaires.
Les droits de douane visent à générer des revenus et à renforcer la sécurité nationale et le poids géopolitique des États-Unis, ce qui accroît le risque de tensions commerciales prolongées et menace aussi bien la coopération internationale que la résilience des chaînes logistiques.
Sur fond d’escalade des tensions commerciales sino-américaines, les risques mondiaux s'accentuent et une question se pose: qui veut négocier avec Mar-a-Lago alors que la confrontation a pris le pas sur la coopération?