La reprise dans la zone euro ralentit

Frank Maet
Senior Macro Economist @Belfius


Véronique Goossens
Chief Economist @Belfius

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  • La confiance des entreprises de la zone euro plonge au mois de septembre. C’est principalement le secteur tertiaire qui souffre de la remontée des chiffres du Covid-19.
  • L’OCDE plaide en faveur de nouveaux efforts des autorités pour maintenir la relance économique.

Avec la fin de l’été, il semble également que le regain de confiance dans la zone euro touche à sa fin. En septembre, l'indice du sentiment des entrepreneurs est tombé à 50,1 et se rapproche ainsi fortement de la zone de danger. Un score inférieur à 50 indique une baisse de l’activité. Dans les usines, la reprise résiste bien grâce à une augmentation de la demande de l’étranger. Mais la résurgence du Covid-19 met la pression sur la confiance du secteur des services. L'indice des services retombe à 47,5 et, pour le septième mois consécutif, les chefs d’entreprises du secteur s'attendent à une contraction de l’emploi.

Quant à la confiance des consommateurs de la zone euro, elle a progressé à -13,9 en septembre, mais elle demeure largement au-dessous de la moyenne à long terme. Après une forte reprise du sentiment entre avril et juin, il semble que le rythme de la relance recommence à refroidir. La crainte demeure que la réouverture des écoles et les rigueurs de l’automne n’entraînent une remontée des chiffres du Covid-19 et, éventuellement, un nouveau lockdown.

L’OCDE estime également qu’il est beaucoup trop tôt pour parler d'un rétablissement large et durable. Les dernières prévisions de la cellule de réflexion économique sont moins négatives pour la croissance de la zone euro, mais la situation reste critique. Dans sa présentation « Living with uncertainty », l'économiste en chef, Laurence Boone, souligne le rôle essentiel que joue le soutien des pouvoirs publics dans le processus de relance. Vu le risque de résurgences sporadiques du virus, le soutien des gouvernements et des banques centrales reste nécessaire pour contribuer à la reprise économique. Certes, l'augmentation des capacités dans le secteur de la santé et le soutien apporté aux ménages et aux entreprises coûtent cher et entraînent une augmentation de la dette publique.

Mais il est trop tôt pour se serrer la ceinture. Boone lance une mise en garde contre la répétition des erreurs de la dernière crise, quand la politique d'économies à partir de 2011 a cassé la relance économique dans la zone euro. L’OCDE plaide également pour que des mesures de soutien ciblées soient appliquées en 2021 aux secteurs les plus touchés afin d'éviter une vague de faillites et une crise du marché du travail. Le moment de s'attaquer aux dettes publiques viendra en son temps, mais ce n’est pas encore pour demain.



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