On entend parfois des réflexions comme: «Le monde ne va pas bien.»; «J’ai peur de Trump et de la guerre commerciale.» ou encore «Il faut voir ce que nous réserve le Brexit.» Et c’est bien compréhensible: les nouvelles relayées dans les journaux ont tendance à dresser un constat négatif. Mais sommes-nous réellement à la veille d’une crise économique? Ou est-ce avant tout une question de crainte, une réaction psychologique? Pour le savoir, mesurons la situation actuelle en la comparant au passé.
Les origines d’une crise – le passé et le présent
La plupart des crises trouvent leur origine dans une réglementation laxiste, un endettement excessif (privé et public), une bulle financière et/ou des banques centrales désireuses de donner un coup de frein (trop) énergique à l’économie. Par exemple: le grand krach boursier (1929), la bulle Internet ou «dot-com bubble» (2000) et la crise financière (2007-2008). Seule similitude avec la situation actuelle: le montant élevé des dettes contractées par les ménages, les entreprises et les pouvoirs publics. Mais la comparaison s’arrête là. Car aujourd’hui, la faiblesse des taux (négatifs) fait que ces dettes ont un coût historiquement bas. Une situation qui devrait encore persister un bon bout de temps. Partout dans le monde, les banques centrales ont juré d’intervenir en cas de menace de récession. Dès lors, elles soutiendront encore longtemps l’économie en appliquant une politique monétaire souple.
Marché de l’emploi et consommateur
Le marché de l’emploi reste également solide, tant aux USA que dans la zone euro. Le nombre élevé d’emplois et les revenus suffisants dopent la consommation. En dépit des tensions commerciales, les ménages continuent de dépenser et de soutenir la croissance mondiale.
Valorisation boursière
Dans quelle mesure, aujourd’hui, les valeurs boursières sont-elles chères ou bon marché? Le ratio cours sur bénéfice estimé sur les 12 prochains mois (C/B) du S&P500 américain s’élève à 16,4. C’est un peu plus que la moyenne de 15,9, mais toujours loin en-deçà de la valeur de 25 atteinte au moment de la bulle technologique, en l’an 2000. La Bourse européenne reste légèrement inférieure à sa moyenne à long terme de 14, et est donc relativement bon marché. En outre, le marché européen offre un rendement de dividende moyen de 3%.