Malgré de bons résultats boursiers depuis le début de l’année, la croissance économique européenne connaît un net ralentissement. Les principaux indicateurs de confiance sont à la traîne, surtout dans le secteur industriel.

Pourtant, Geoffroy Goenen, responsable de la gestion des actions européennes chez Candriam, reste convaincu qu’il y a toujours une place pour les actions européennes dans votre portefeuille. Mais il privilégie les actions de qualité.

Quelle est la situation économique de l'Europe?


G.G.: Nous sommes dans une situation sans précédent: les fondamentaux économiques restent globalement positifs mais le contexte de taux d’intérêts négatifs et les incertitudes politiques génèrent pas mal de turbulences.


La consommation reste soutenue, grâce notamment à un taux de chômage en baisse. En revanche, les indicateurs de confiance sont plus à la traîne, notamment dans le secteur industriel (surtout allemand), ce qui est une conséquence directe des perturbations politiques (Brexit, guerre commerciale Chine-USA). Malgré cela, les performances boursières restent au rendez-vous depuis le début de l’année.


Un soutien public s’organise progressivement. Mais sera-t-il suffisant pour relancer l’économie?


G.G.: Seul l'avenir nous le dira. Dans sa dernière communication, la BCE a clairement indiqué que tant que l'inflation n'atteindra pas 2%, les taux d'intérêt resteront extrêmement bas. Elle encourage également les gouvernements à dépenser plus pour stimuler l'économie, surtout l'Allemagne et les Pays-Bas. Des pays qui, jusqu'à présent, ont été les principaux parrains de l'austérité de l'Europe. L'Allemagne a mis en place un - modeste - plan d'investissement pour soutenir l'économie et accélérer la transition climatique.

La combinaison de taux d'intérêt bas et la volonté des pays d'investir davantage dans l’économie européenne sont des éléments qui devraient profiter à terme aux actions européennes.


Les actions européennes sont-elles correctement valorisées?


G.G.: De nombreux investisseurs internationaux quittent ou accordent moins d'importance aux actions européennes et optent pour les titres américains. En cause, le contexte géopolitique et les questions qui en découlent (Brexit, Italie, etc.). Pourtant, les actions européennes restent moins chères que les actions américaines.


Vers quels types d’actions européennes se tourner?


G.G.: Nous privilégions les entreprises dites de «qualité», c’est-à-dire présentant des perspectives de croissance fortes sur le long terme ainsi qu’une faible volatilité, ce qui les rend moins tributaires du contexte géo-politique et d’un éventuel retournement du marché. D’ailleurs, vu les résultats engrangés, cette stratégie semble porter ses fruits dans le contexte actuel.