Avec une inflation galopante et des taux d’intérêt en forte hausse, 2022 peut être considérée comme historique. Cette année a également été marquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui, elle aussi, a poussé les taux d’intérêt et l’inflation à la hausse. Et cette augmentation a été préjudiciable tant aux cours des actions qu’à celui des obligations. Dans cet article, nous analysons l’évolution des taux et les marchés obligataires.

Taux à court terme et à long terme: qu’en est-il?


Les taux d’intérêt à court terme sont principalement déterminés par la politique des banques centrales. Pour juguler l’inflation, ces dernières n’ont eu d’autre choix que d’augmenter significativement les taux. Depuis le 16 mars 2022, la Réserve fédérale américaine (FED) a relevé ses taux à plusieurs reprises pour passer de 0 à 4,50%. Les marchés financiers s’attendent d’ailleurs à deux nouvelles hausses début 2023. En cas d’essoufflement trop marqué de l’économie américaine, une baisse des taux ne serait pas à exclure plus tard dans le courant de l’année, à condition cependant que les inquiétudes concernant l’inflation continuent de se dissiper.


La Banque centrale européenne (BCE) ne pouvait pas non plus rester sur la touche. Elle a surpris les marchés en opérant un premier relèvement des taux le 21 juillet 2022, suivi de trois autres. On peut supposer qu’elle portera les taux à quelque 3 à 3,25%. Entre les taux en hausse et la crise énergétique plus violente en Europe, notre économie traverse une période difficile. Et vu la persistance de l’inflation, il y a peu d’espoir de voir les taux baisser en 2023.


Les taux d’intérêt à long terme sont, quant à eux, davantage liés au rythme de la croissance économique. Si la croissance ralentit, la demande de crédits diminue, ce qui peut faire baisser les taux à long terme. Nous avons déjà connu cela en 2022. Après une hausse initialement forte, les taux à 10 ans ont perdu 0,50%1 depuis la mi-octobre. Pour 2023, le potentiel haussier des taux à long terme semble donc plutôt limité – ce qui, en soi, est une bonne nouvelle pour l’investisseur obligataire. Car, lorsque les taux baissent, le cours des obligations augmente.


Faut-il alors réinvestir dans les obligations?


Bonne nouvelle pour les investisseurs plus défensifs: grâce à la hausse des taux, les obligations peuvent à nouveau jouer leur rôle de tampon dans votre portefeuille tout en améliorant son rendement potentiel. En outre, il est redevenu possible de constituer des titres de créance structurés2 assortis d’un droit total au remboursement du capital investi à l’échéance finale. Leur rendement potentiel est lié à l’évolution d’un indice boursier, par exemple.



1Source : Refinitiv – taux au 11 janvier 2023

2En achetant des titres de créance assortis d’un droit au remboursement du capital investi, vous prêtez de l’agent à l’émetteur qui s’engage à rembourser au moins le capital investi (hors frais) à l’échéance finale. En cas de faillite ou risque de faillite de l’émetteur ou du garant, vous courez le risque de ne récupérer à l’échéance finale qu’une partie du capital initialement investi, voire de ne rien récupérer du tout.

Après des années de taux négatifs, les obligations de qualité offrent à nouveau des rendements positifs. Exemple: une obligation de l’État belge offre un rendement de 2,5%1 à 5 ans. Les taux d’intérêt des obligations d’entreprises de bonne qualité (Investment Grade) sont plus élevés. Nous maintenons donc notre forte conviction pour les obligations ‘Investment Grade’ en 2023. Grâce à leurs solides bilans, ces entreprises traverseront cette période attendue de ralentissement économique sans trop d’égratignures. Le nombre restreint d’émissions prévues au cours des prochains mois et la forte demande pour ce type de papier devraient permettre à cette classe d’actifs de bien résister. En optant pour un fonds obligataire bien diversifié, vous limitez le risque de défaillance.


Au sein du portefeuille obligataire, nous maintenons également notre conviction pour les obligations des pays émergents. Leur rendement potentiel (mais aussi le risque) est nettement plus élevé. Les perspectives pour 2023 sont meilleures, car le dollar américain aura probablement atteint son apogée. Un dollar meilleur marché et une banque centrale américaine susceptible de stopper sa politique de hausse des taux auront des effets positifs sur ce type d’obligations. En effet, cette conjoncture renforce la capacité de remboursement des pays émergents qui émettent leurs dettes en dollar américain.


Attention: investir a toujours un coût et comporte des risques.


Évolution des taux ces deux dernières années


MMI Grafiek

Iboxx Euro Corporates AA est un indice de référence pour les obligations d’entreprise en euro dont la notation IG correspond au moins à AA.
JPM EMBI Global Diversified est un indice de référence pour les obligations de pays émergents en dollar américain.

Attention : les rendements passés, les simulations de rendements passés et les prévisions de rendements futurs d’un instrument financier, d’un indice financier, d’une stratégie ou d’un service d’investissement ne constituent pas un indicateur fiable des rendements futurs.


Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque, donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne contient pas de conseil en investissement personnalisé, pas de recommandation d’investissement ni de recherche indépendante en matière d’investissement. Si vous êtes à la recherche de conseils en investissement personnalisés, vous pouvez vous adresser à votre conseiller financier qui se fera un plaisir d’examiner avec vous les effets éventuels de cette vision sur votre portefeuille d’investissements personnel. Les chiffres mentionnés sont des instantanés et sont susceptibles d’évoluer.