Les Bourses ont souffert en 2022. L'indice boursier mondial MSCI World All Countries affiche une perte de 20%1 (en USD) . L’année 2023 verra-t-elle une amélioration? Les marchés boursiers anticipent déjà l'évolution économique et tiennent compte d’une poursuite plus que vraisemblable du ralentissement de la croissance en 2023.

Rétrospective


En 2022, les actions de croissance ont eu particulièrement la vie dure. Le Nasdaq 100 notamment - l’indice des 100 entreprises de croissance les plus négociées sur la bourse technologique américaine - a perdu 33%1 (en USD). Les actions de croissance sont plus sensibles à une hausse des taux d'intérêt car une grande part de leurs bénéfices se situe dans le futur. Dans les modèles de valorisation des analystes, ces bénéfices perdent de leur valeur avec la hausse des taux, ce qui les amène à revoir leurs objectifs de cours à la baisse.


Contre toute attente, la Bourse chinoise a également enregistré de mauvaises performances en 2022. Le variant Omicron plus contagieux et les vaccins chinois moins efficaces ont obligé l’empire du Milieu à poursuivre sa politique de zéro Covid, avec des confinements stricts en 2022. Ce n’est que récemment que cette politique a été quelque peu assouplie, ce qui a immédiatement provoqué un rebond de la Bourse chinoise.


Sur le plan sectoriel, le secteur de l’énergie, boosté par les prix pétroliers élevés, a affiché de bonnes performances. Toutefois, les carburants fossiles sont appelés à disparaître et ne font pas partie de notre vision de l’avenir. Un autre secteur qui répond bien à la tendance incontournable du vieillissement et de la croissance de la population mondiale est le secteur des soins de santé. Tant les entreprises pharmaceutiques traditionnelles que les entreprises biotech peuvent se féliciter d'une année boursière réussie.


Actions: opportunités?


Le rapport cours-bénéfice (C/B) indique la proportion dans laquelle le cours boursier est plus élevé que le bénéfice par action. Au cours de l’année écoulée, le rapport C/B de quasi tous les indices boursiers a fléchi en raison de la baisse du cours (C), tandis que les bénéfices (B) se maintenaient largement à leur niveau. Résultats: des valorisations en ligne avec la moyenne historique1. Des corrections baissières des prévisions bénéficiaires ne sont pas exclues en 2023. Même si ces adaptations restent limitées, elles peuvent entraîner de fortes fluctuations. Cependant, l'incertitude peut également créer des possibilités d'investissement à long terme.


Préférences régionales


Nous privilégions les États-Unis à la zone euro. Pourquoi? En tant que premier producteur de pétrole, les USA souffrent moins de la crise énergétique. En 2022, ils étaient également le plus grand exportateur de gaz liquide (LNG). Le ralentissement économique amorcé à la fin de l’an dernier devrait sans doute se poursuivre. Mais, contrairement à la zone euro, le pays se dirige vers un atterrissage en douceur, avec une croissance économique légèrement positive de 0,5% en 2023 . Le marché du travail flexible et la rentabilité saine de ses entreprises constituent des atouts supplémentaires. La qualité a un prix, bien sûr. C’est pourquoi, les actions américaines ont une valorisation plus chère que le reste du monde.



1Attention: les rendements du passé, les simulations de rendements du passé et les prévisions de rendements futurs d'un instrument financier, d'un indice financier, d'une stratégie ou d’un service d'investissement ne constituent pas des indicateurs fiables des rendements futurs.

Nous sommes plus prudents à l’égard des actions européennes, même si elles sont meilleur marché. L’Europe est plus sensible à la croissance mondiale que les États-Unis. Cette sensibilité a un effet négatif quand la croissance ralentit. À cela s’ajoute une épée de Damoclès: un éventuel rebond des prix du gaz après l’hiver. Alors qu’en 2022, les réserves étaient encore en partie remplies avec du gaz russe, en 2023 nous allons devoir compter surtout sur l’approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL). Le recul de la consommation et les prix élevés de l’énergie vont sans doute pousser la zone euro dans une récession technique en 2023, avec une croissance attendue de -1% à 0%.2


Outre les pays développés, nous optons également pour les pays émergents. Les actions chinoises n'ont plus été aussi bon marché depuis 15 ans, avec des valorisations à des niveaux historiquement bas. Même s'il reste à savoir comment évoluera la pandémie, le pays dispose de certains atouts. La Chine n’a pas de problème d'inflation et le gouvernement prend des mesures pour soutenir l’économie.


Préférences sectorielles


Le secteur des soins de santé profite du vieillissement de la population ainsi que de l’amélioration de l’accès aux soins de santé dans de nombreux pays émergents et de l’avènement d’une classe moyenne dans cette région. La croissance bénéficiaire est beaucoup plus stable que celle du marché et les entreprises ont souvent une plus grande capacité à fixer leurs tarifs et souffrent moins de la hausse des prix des matières premières.


Le réchauffement climatique préoccupe tout le monde, toutefois il offre également des opportunités. Le plan REPowerEU de l’Union européenne (UE) prévoit près de 300 milliards d’euros d’investissements pour réduire la dépendance vis-à-vis des carburants fossiles russes d’ici 2027. Aux USA, l’Inflation Reduction Act est prêt pour encourager des investissements gigantesques dans l'énergie verte. Cet argent est indispensable pour adapter les infrastructures. Par exemple, il est essentiel d'investir dans les infrastructures de stockage et de transport de gaz liquide en vue de la transition du gaz à l’hydrogène.


Les entreprises qui se consacrent à la transition énergétique continuent à enregistrer une croissance et à surperfomer. Parmi celles-ci figurent de nombreuses entreprises du secteur technologique et industriel. En outre, toutes les entreprises de ces secteurs vont sans doute profiter d'une stabilisation des taux d'intérêt. Il s'agit de l’une de nos plus fortes convictions pour 2023.



Conclusion


L'économie mondiale ralentit, ce qui pourrait exercer une pression sur les bénéfices des entreprises. Reste à savoir si les Bourses en tiennent déjà suffisamment compte. Notez cependant que celles-ci anticipent toujours. Le fait que nous nous attendions à ce que les taux à long terme restent relativement stables constitue une aubaine pour les actions. En raison de la baisse des rapports cours/bénéfices, les Bourses ont des valorisations plus intéressants que l’an dernier.


Les tensions géopolitiques en Europe ne sont malheureusement pas près de se résoudre. Il est possible que les Bourses enregistrent encore relativement beaucoup de fluctuations. Il convient de réfléchir à votre goût du risque et à votre horizon d'investissement. Pour plus d'informations, vous pouvez consulter notre site web ou votre personne de contact habituelle.



2 Source: Belfius Research


Ce document a été établi et diffusé par Belfius Banque. Il reflète la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne comporte pas de conseil d'investissement individuel, ni de recommandation d'investissement ou de recherche indépendante en matière d’investissements. N’hésitez pas à prendre contact avec votre conseiller financier pour un conseil d'investissement personnel. Il examinera avec vous les conséquences éventuelles que cette vision peut avoir pour votre portefeuille d'investissement individuel. Les chiffres mentionnés reflètent une situation à un moment donné et sont susceptibles d’être modifiés.