Encore de bonnes nouvelles pour l’économie mondiale

14 novembre 2025

Frank Maet
Senior Macro Economist @Belfius

Pour le deuxième mois consécutif, les nouvelles sont bonnes pour l’économie mondiale. Après l’accord conclu plus tôt entre les États-Unis et l’UE, la Chine et les États-Unis ont convenu, fin du mois dernier, de geler leurs droits de douane réciproques pendant un an. Par conséquent, la menace d’une surenchère des droits d’importation, avec une forte perturbation du commerce mondial, a largement disparu à court terme.

La trêve dans la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine réduit les risques baissiers pour la croissance économique mondiale. L’incertitude concernant l’évolution de l’inflation a également fortement diminué après l’accord. Aux États-Unis, il y a moins de risques qu’une nouvelle vague de droits de douane fasse encore grimper les prix des biens et matériaux importés. Depuis avril – lorsque le président Trump a lancé sa politique tarifaire –, l’inflation à la consommation est déjà passée de 2,3% à 3% en septembre. Une nouvelle vague de droits d’importation plus élevés sur les produits chinois ferait sans aucun doute grimper encore l’inflation américaine.

Ce scénario est désormais moins probable, ce qui donne à la Banque centrale américaine le soutien nécessaire pour continuer à abaisser son taux directeur. Comme prévu, la Réserve fédérale a réduit le mois dernier, pour la deuxième réunion consécutive sur les taux d’intérêt, son taux directeur de 0,25%. Il évolue désormais dans une fourchette comprise entre 3,75 et 4,00%. Les baisses de taux sont intervenues malgré la solide croissance enregistrée par l’économie américaine au troisième trimestre. Elle a également pu profiter des investissements considérables réalisés par les grandes entreprises américaines dans le domaine de l’IA. Pourtant, le taux directeur a été abaissé cet automne, car la banque centrale s’inquiète davantage du ralentissement du marché du travail américain. Selon le président de la Fed, M. Powell, il n’est toutefois pas certain qu’une nouvelle baisse des taux intervienne lors de la prochaine réunion, prévue fin décembre. La publication d’une série de rapports importants sur l’évolution de l’inflation et du marché du travail se fait attendre depuis un certain temps en raison du « shutdown », la fermeture temporaire des services publics aux États-Unis. La banque centrale compte sur ces informations pour suivre de près la situation économique et fonder ses décisions en matière de taux. Sur ce point, une nouvelle positive est récemment survenue: un accord a été trouvé pour mettre fin au « shutdown ». Ainsi, plus d’un million de fonctionnaires pourront reprendre leur activité et percevoir les salaires en retard.

La nouvelle selon laquelle le différend commercial opposant la Chine et les États-Unis ne devrait pas s’aggraver pour l’instant a également été bien accueillie dans le reste du monde, en particulier en Europe. Lors de la dernière réunion monétaire de la B.C.E., la présidente Lagarde a souligné que l’assouplissement des relations commerciales et le cessez-le-feu à Gaza ont réduit les risques baissiers pour la croissance dans la zone euro. Le scénario d’un afflux massif de produits chinois à très bas prix sur le marché européen semble désormais moins probable. Cela réduit la menace pour l’industrie européenne et limite également le risque que l’inflation chute fortement l’an prochain en dessous de l’objectif de 2,0% fixé par la B.C.E. Ces évolutions vont dans le sens d’une approche monétaire neutre, avec un taux directeur maintenu à son niveau actuel de 2,00% ou, comme le formule la B.C.E. elle-même: avec le taux directeur actuel, nous sommes dans « une bonne position ».

La croissance trimestrielle de l’économie de la zone euro s’est établie à 0,2% au troisième trimestre, un résultat qui n’a rien de spectaculaire, mais qui reste supérieur aux prévisions compte tenu du contexte international difficile. La confiance des entreprises et des consommateurs dans la zone euro reste assez prudente et indique un rythme de croissance similaire au dernier trimestre de 2025. Nous anticipons, à partir du milieu de l’année prochaine, une reprise de la croissance dans la zone euro, portée par l’augmentation des investissements publics en Allemagne et par un regain de confiance des consommateurs.

À Pékin, la trêve dans la guerre commerciale avec Washington a sans aucun doute été accueillie avec un grand soulagement. Jusqu’ici, les exportateurs chinois avaient réussi à compenser l’impact des droits de douane américains en augmentant leurs exportations vers le reste du monde. En octobre, les exportations chinoises ont en effet enregistré une baisse inattendue. D’autres indicateurs économiques, tels que les dépenses de consommation et les investissements des entreprises, ont également déçu après l’été, soulignant la faiblesse de la demande intérieure dans la plus grande économie d’Asie. Cela a entraîné un ralentissement de la croissance annuelle de l’économie chinoise au troisième trimestre, à 4,8%. Pour atteindre cette année l’objectif obligatoire de 5% de croissance fixé par les dirigeants chinois, une nouvelle série de mesures de soutien public sera nécessaire dans les mois à venir.

Sources

  • Reuters News
  • Source générale: Belfius Strategic Research

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