L'économie belge prospère en 2022

1 janvier 2022

Annelore Van Hecke
Senior Macro Economist @Belfius


Véronique Goossens
Chief Economist @Belfius

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  • De nouvelles vagues de Covid freinent l’économie durant les mois de fin et début d’année.
  • En 2022, il sera à nouveau question pour la consommation d’une forte relance, et pour les investissements des entreprises d’une solide croissance.
  • Les problèmes de sous-traitance et les prix élevés de l’énergie se normaliseront au second semestre de l’année.

D’un point de vue économique, 2021 n’a pas été une mauvaise année. Avec une croissance estimée à 6,1%, nous clôturons l’année sur une note nettement plus positive que celle attendue fin de l’an dernier. Ce sont surtout les investissements des entreprises qui ont créé une surprise positive. De même, le redressement de la consommation a permis une croissance inédite. Au troisième trimestre, notre PIB renouait avec le niveau d’avant la crise et, dans notre pays, le nombre de personnes au travail avait augmenté de plus de 76.000 par rapport à celui d’avant la pandémie. À l’échelle mondiale aussi, la relance s’est accélérée, dans la mesure où même divers goulots d’étranglement sont apparus dans les chaînes de sous-traitance. Grâce à la vaccination en masse, enfin, les problèmes de Covid semblaient avoir disparu après l’été.

Hélas, une quatrième vague inattendue et la menace du nouveau variant Omicron ont freiné les ardeurs économiques. La confiance des consommateurs s’est effondrée en novembre et décembre. De nouvelles restrictions, ainsi que la peur de la contamination, ont pour la énième fois pesé sur des secteurs lourdement touchés comme les loisirs et l’événementiel. De plus, des pénuries persistantes de matériaux, des problèmes logistiques et les prix élevés de l’énergie continuent à se répercuter sur la production du commerce, de l’industrie et de la construction. Selon nous, la croissance économique devrait donc presque s’arrêter au quatrième trimestre, avec une croissance en glissement trimestriel de seulement 0,3%.

Les facteurs ci-dessus continueront d’entraver nos prestations économiques au premier trimestre de 2022. La reprise est donc reportée au deuxième trimestre de l’an prochain, lorsque la pandémie sera, espérons-le, à nouveau sous contrôle. À partir du second semestre, nous espérons aussi que la problématique des goulots d’étranglement, côté offre, va se normaliser. Cela stimulera l’activité économique, une fois que les entreprises pourront répondre aisément à la demande élevée. Pour l’ensemble de l’année 2022, Belfius Research table sur une croissance du PIB de 3,2%.

En 2022, la croissance sera principalement tirée par la consommation et les investissements des entreprises. Les investissements publics et les investissements dans les maisons d’habitation par les ménages se maintiendront à un même niveau élevé que cette année.

À partir du second trimestre, la consommation pourra redémarrer, parce que le consommateur belge épargnera alors moins et sera encouragé par les bonnes perspectives d’emploi. Vu l’indexation automatique des salaires, les consommateurs belges sont largement protégés contre la hausse de l’inflation, même si cela a un effet négatif sur la compétitivité internationale.

Grâce à la forte demande en produits, une bonne rentabilité et un évident besoin d’investissements d’extension, nous observons une nette augmentation des investissements des entreprises. De plus, le taux bas continue à soutenir les prêts aux entreprises.

La pénurie de main-d’œuvre restera d’actualité l’an prochain, avec un nombre record d’emplois vacants et de grandes difficultés, pour les entreprises, à trouver du personnel compétent. Le vieillissement pèse lourdement sur l’accroissement de la population active. Les pouvoirs publics doivent dès lors veiller d’urgence à activer la population et à relever le taux d’emploi.

L’an prochain, l’inflation restera nettement plus élevée que l’objectif de 2% de la banque centrale européenne. Nous nous attendons en Belgique à une hausse annuelle moyenne des prix de 2,9%. L’année commencera avec des taux d’inflation élevés, qui devraient toutefois se normaliser et même plonger en fin d’année.

Nos perspectives pour l’économie belge sont basées sur plusieurs présomptions importantes, comme un impact sensiblement plus faible de la pandémie l’an prochain et la normalisation progressive des prix de l’énergie et des matières premières. Nous n’excluons temporairement pas que l’État applique des économies pour prendre à bras-le-corps son déficit et le ratio d’endettement galopant. Le risque pour la croissance est clairement orienté à la baisse, alors que l’inflation pourrait s’avérer plus élevée que prévu, notamment si les tensions géopolitiques avec la Russie continuent à faire grimper le prix du gaz.

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