Pour réussir la transition énergétique vers un monde décarboné, le stockage de l’électricité est un enjeu majeur. Les batteries nécessitent en effet une quantité importante de métaux qui sont dits «rares» et dont les coûts (environnementaux) d’extraction sont élevés.
Les grandes puissances ont d’ailleurs bien compris l’importance de capter ces métaux rares et ont développé des plans stratégiques pour pouvoir en disposer: c’est le cas du «Inflation Reduction Act» aux États-Unis ou du «Critical Raw Materials Act» en Europe.
Pourquoi est-ce stratégique?
La perspective du développement des énergies renouvelables, de l’électrification de la mobilité ou encore nos besoins en numérique conduisent à une hausse de la demande en métaux rares et industriels. Comme pour l’énergie, les enjeux sont environnementaux, économiques et géopolitiques, au vu de notre dépendance à un nombre limité de pays producteurs (Chine, Russie, RDC…).
Il est donc important de se préoccuper de la raréfaction des matières premières pour réussir la transition vers une société plus durable. L’enjeu est collectif: répondre à cette crise par l’investissement dans l’innovation pour profiter de ces métaux en Europe d’une part, et par le développement d’une économie circulaire ambitieuse de l’autre.
L’économie circulaire garantit la soutenabilité à long terme de l’activité économique, en maintenant le plus longtemps possible dans l’économie la valeur d’usage des produits, des composants et des matières. Comment? Par le biais d’une conception intelligente des produits, de leur réutilisation et/ou de leur utilisation partagée, par la réparation, le reconditionnement, la récupération de pièces détachées ou enfin le recyclage. Elle maintient également l’extraction et la consommation de ressources naturelles ainsi que l’émission de déchets et de polluants dans le cadre des limites planétaires.
Et la Belgique dans tout cela?
La Belgique dispose de son plan fédéral pour l’économie circulaire, qui comprend différentes mesures, de l’éco-conception des produits à la suppression des produits à usage unique en passant par un indicateur de réparabilité des produits au moment de l’achat.
De plus, l'étude menée par Inoopa entre janvier 2017 et fin décembre 2021 démontre que le chiffre d'affaires des entreprises actives en Belgique dans l'économie circulaire a progressé de 23%, pour atteindre 321 milliards d'euros. Entre janvier 2019 et fin décembre 2021, le nombre d'entreprises actives dans le circulaire a augmenté de 35% pour atteindre 52.000 alors que dans le même temps, le nombre total des entreprises dans le pays n'a augmenté que de 15%, à un peu plus de 800.000. Sur ces trois ans, le nombre d'emplois concernés a doublé, passant de 7,5% à 15% du total, c'est-à-dire à près de 600.000 emplois.
Un exemple concret fait parler de lui ces derniers temps: l’instauration d’une consigne sur les canettes et sur les bouteilles en plastique est à l’étude de façon coordonnée dans les trois régions du pays pour une mise en œuvre en 2025. Outre les objectifs de circularité économique, des objectifs liés à la salubrité publique sont également mis en avant pour ce projet.