Gestion active et gestion passive refont régulièrement le match. Fondée sur l’analyse et la réflexion pour la première, sur les frais les plus bas et l’absence d’émotion pour la seconde, chacun des deux type de gestion a ses adhérents et ses opposants. Cependant, il existe certains contextes de marché plaidant pour l’une plutôt que pour l’autre.
Rappel des notions
La gestion active
La gestion active a pour objectif de surperformer son marché de référence. Pour y arriver, le gestionnaire sélectionne de manière discrétionnaire les titres qui, à ses yeux, sont les plus à même de battre le marché.
Cette gestion et ses «déviations» peuvent s’opérer soit sur la base de critères fondamentaux (qualité du management, potentiel de croissance, compétitivité, solidité du bilan), soit selon des approches quantitatives mais aussi et de plus en plus, selon les deux principes.
La gestion passive ou indicielle
La gestion passive vise plutôt à répliquer son indice ou «le marché». Tant en termes d’allocation que de performances. Cette gestion est souvent automatisée, pour tout ou partie.
Les contextes de marché
Certains contextes favorisent plutôt la gestion passive, d’autres davantage la gestion active. En voici quelques exemples.
Encéphalogramme plat
En cas de marché relativement homogène et stable, le gestionnaire actif aura beau se démener, il aura plus de difficultés à privilégier des titres qui se distinguent par leurs performances. Par contre, ce scénario profite aux gestions passives. Remarque: un marché homogène mais à tendance haussière ou baissière pourra donner l’avantage au gestionnaire actif, car celui-ci a la faculté d’augmenter ou de diminuer la sensibilité de son portefeuille selon la tendance, contrairement au portefeuille passif. Cette sensibilité est plus communément appelée «Beta» du portefeuille. Par nature, le Beta d’un portefeuille passif est toujours neutre, et a une valeur de «1».
L’éléphant
Le phénomène de l’éléphant est soit le paradis, soit l’enfer du gestionnaire actif. Le phénomène de l’éléphant se produit lorsqu’un seul acteur (ou un nombre très limité) provoque une violente hausse ou une violente baisse du marché.
Pour des raisons de prudence d’allocation, le gestionnaire actif peut y être insuffisamment exposé, ou tout au moins pas durant toute la hausse. Le parcours de Nvidia* au cours du premier semestre 2023 en est un bel exemple. L’éléphant déforme alors l’image du marché.
A contrario, les gestionnaires actifs détectent souvent les sociétés à problèmes et les excluent. Ils restent loin des éléphants en chute libre. C’est ainsi que les (bons) gestionnaires actifs ont pu éviter les déroutes de Silicon Valley Bank ou Crédit Suisse. Ils justifient alors leur rémunération; ce scénario profite aux gestions actives.
Darwinisme économique
Le darwinisme économique revient à considérer que le marché n’est ni stable ni homogène. Les meilleurs, les plus agiles, les plus innovants survivent. Les autres disparaissent.
C’est le terrain de jeu privilégié du gestionnaire actif: il doit détecter les anomalies, les pépites sous-valorisées, et éviter les pièges des sociétés en déroute. Au prix de lourds efforts de recherche et de l’analyse.
Alors que la gestion passive est «obligée» de garder les mauvais éléments en portefeuille et ne peut favoriser les meilleurs, les adeptes de la gestion active revendiquent ces «déviations» par rapport au marché de référence comme une valeur ajoutée.
Quelle gestion dans le contexte actuel?
L’argument de la gestion passive reste la diversification facile.
Cependant, le contexte actuel pourrait remettre la gestion active à l’avant: dispersions géographiques et sectorielles marquées, voire historiques, désynchronisation des grands blocs économiques, retour de la volatilité et disruptions technologiques largement commentées… Les planètes semblent s’aligner pour que le darwinisme économique donne aux gestionnaires actifs les opportunités dont ils sont friands.
* Les entretreprises mentionnées sont citées à titre d'exemple et leur mention ne constitue pas une recommandation d'achat.
Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne comporte pas de conseil d'investissement individuel, ni de recommandation d'investissement ou de recherche indépendante en matière d’investissements. N’hésitez pas à contacter votre conseiller financier pour un conseil d'investissement personnel. Il examinera avec vous les conséquences éventuelles que cette vision peut avoir pour votre portefeuille d'investissement individuel. Les chiffres cités reflètent une situation à un moment donné et sont susceptibles d’être modifiés.