Chez Belfius, nous pensons qu'il est essentiel de vous informer correctement et d'expliquer des concepts parfois difficiles à comprendre. Dans le cadre de ce «coaching», nous abordons une série de ratios permettant de déterminer si des actions sont chères ou non. Le rapport cours/bénéfice est le ratio le plus utilisé, mais celui du cours/valeur comptable, ainsi que le rendement du dividende constituent également des paramètres importants.

Le rapport C/B, ou rapport cours/bénéfice, est un moyen simple d'évaluer une action. Vous divisez le cours d'une action par le bénéfice réalisé ou attendu par action. Par exemple, en date du 5 avril, l'action UCB valait 111 euros. En 2021, le bénéfice courant (sans les éléments exceptionnels) par action s'élevait à 5 euros. Cela donne un rapport C/B de 22,2 (= 111/5). Cela signifie que l'action1 est vendue à un prix qui est 22,2 fois plus élevé que la valeur du bénéfice par action, ou que les investisseurs sont disposés à payer vingt-deux ans de bénéfices pour acquérir cette action. Plus le rapport C/B est bas, plus une action est bon marché.


Comment l’interpréter?


Le C/B d'une action ne nous fournit cependant pas tellement d'informations. Nous ne pouvons interpréter cette donnée que si nous la plaçons en perspective, c'est-à-dire si nous la comparons avec le C/B du secteur ou de la région. Le C/B du secteur pharma européen est aujourd’hui de 24,84. Dans notre exemple, l'action UCB ne semble donc pas trop chère. Il est également important de tenir compte de l'estimation des évolutions bénéficiaires futures. Les analystes font des estimations du bénéfice futur. Concernant UCB, pour 2022 et 2023, ils estiment ainsi un bénéfice courant par action légèrement à la hausse (resp. 5,51 et 7,04 EUR).


Ce ratio est très fréquemment analysé par rapport à sa moyenne historique. Ainsi, nous pouvons voir si la valorisation actuelle par rapport au prix payé et aux bénéfices du passé est intéressante ou non. Nous constatons souvent que les ratios de valorisation d'une entreprise évoluent par cycles. À long terme, ils reviennent toujours à la moyenne. N’envisagez donc pas un achat avec un rapport C/B de 30, si le rapport moyen à long terme n'est que de 15.


Le ratio C/B peut être limité par le fait que les bénéfices sont volatils, surtout dans les entreprises cycliques. C'est pourquoi l'économiste américain, Robert Shiller, a développé le ratio CAPE, abréviation de Cyclically Adjusted Price-to-Earnings ratio2. Le ratio CAPE divise le cours boursier par le bénéfice moyen par action des dix années écoulées, en tenant compte également de l'inflation. Si le ratio CAPE est supérieur à 25, nous pouvons dire que la valorisation des actions est chère.

Graphique: Le CAPE des actions européennes3


Même si le C/B constitue un indicateur facile et souvent utilisé par les investisseurs pour comparer des actions ou indices d'actions, ce n'est certainement pas la panacée universelle. Le C/B a ses limites et ne suffit pas en soi pour choisir un investissement. Nombre d'autres facteurs, tels que les taux d'intérêt ou l'inflation, par exemple, influencent les marchés financiers et doivent être pris en considération. Lors d'un prochain coaching, nous commenterons le rapport cours/valeur comptable et le rendement du dividende.




1 L'action UCB est uniquement citée à titre d'exemple. Belfius ne formule aucun conseil à propos de cette action.

2 Le ratio Shiller est uniquement cité à titre d’exemple. Belfius ne formule aucun conseil à propos de ce ratio.

3 Source: Bloomberg – Calcul de l’indice CAPE de l’Europe Stoxx 600 – Cet indice est mentionné uniquement à titre d’exemple. Belfius ne formule aucun conseil à propos de cet indice.


Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque, donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne contient pas de conseil en investissement personnalisé, pas de recommandation d’investissement, ni de recherche indépendante en matière d’investissement. Si vous êtes à la recherche de conseils en investissement personnalisés, vous pouvez vous adresser à votre conseiller financier qui se fera un plaisir d’examiner avec vous les effets éventuels de cette vision sur votre portefeuille d’investissements personnel. Les chiffres mentionnés sont des instantanés et sont susceptibles d’évoluer.