Nadège Dufossé, responsable de la gestion des fonds mixtes chez Candriam, nous parle de la reprise économique en 2022.


L'année 2021 a été une année économique mouvementée. Les vagues successives de coronavirus ont régulièrement entravé la reprise de la croissance. Comment voyez-vous l’année 2022?


Nadège Dufossé: «Comme espéré, 2021 a été une année de renaissance. Une année encore dominée par l'évolution du Covid-19, mais aussi par une réouverture progressive de l’économie et un retour à une vie plus «normale». Ces bonnes performances devraient se poursuivre en 2022, avec une croissance d'environ 4% tant aux États-Unis que dans la zone euro. La plus longue expansion économique de l'histoire des États-Unis - 128 mois - a été suivie de la plus courte récession - 2 mois - et on a ensuite enregistré l'un des plus forts rebonds jamais mesurés. Et pourtant, nous avons tous le sentiment d'être au début de quelque chose de nouveau, car la pandémie a changé la donne et les différentes économies mondiales en sont encore marquées.»


Pensez-vous que l'inflation sera plus élevée pendant une longue période? La Fed va-t-elle augmenter les taux d'intérêt?


ND: «Les attentes en matière d'inflation devraient atteindre un pic en 2022. Pour lutter contre l'inflation, la banque centrale américaine (Fed) pourrait relever ses taux d'intérêt au moins 3 fois en 2022. Dans ce contexte, les rendements des obligations d'État américaines à 10 ans pourraient remonter un peu plus vers 2-2,5% d'ici la fin 2022. La transition vers un cycle de la Fed avec des hausses de taux est généralement un moment délicat pour les marchés boursiers. Une petite correction n'est jamais exclue, mais nous sommes toujours positifs pour les investissements en actions. La croissance devrait rester au rendez-vous parce que les taux d'intérêt n'augmenteront que très progressivement et qu'ils sont encore bas d'un point de vue historique. En outre, les taux d'inflation devraient diminuer au cours de l'année.»


Les taux d'intérêt de la zone euro vont-ils également augmenter?


ND: «L'économie de la zone euro reste également résiliente. La mise en œuvre accélérée du plan de relance européen «Next Generation EU» est certainement positive. Par rapport aux États-Unis, nous sommes encore plus éloignés du plein emploi. Cela signifie que la Banque centrale européenne (BCE) n'aura pas encore recours à l' «arme des intérêts».1 Dans la zone euro également, nous verrons l'inflation diminuer progressivement en 2022. Toutefois, dans le sillage des États-Unis, les rendements obligataires de la zone euro vont également augmenter quelque peu. Nous pensons que les rendements allemands à 10 ans redeviendront positifs et nous visons 0,2% à la fin de 2022.»


Préférez-vous les actions aux obligations?


ND: «C'est exact. Dans notre portefeuille mixte, les actions sont légèrement surpondérées par rapport à la pondération neutre. Pour un portefeuille moyen, cela signifie que nous avons environ 55% en actions. Il est important de réagir avec souplesse aux marchés. Actuellement, nous avons une préférence pour les actions, mais nous pratiquons une gestion active et nous sommes flexibles car, dans les années à venir, nous serons confrontés à d'immenses défis sociétaux.»


Un dernier mot, en conclusion?


ND: «La pandémie de Covid-19 a déjà été un premier signal d'alarme mondial. La lutte contre le réchauffement climatique sera cruciale dans les années à venir. En tant qu'investisseurs responsables, nous avons le devoir de relever ce défi en soumettant tous nos investissements à un examen de durabilité. Nous sommes convaincus que le développement durable est un facteur clé de la performance des investissements et qu'une gestion active sera essentielle pour sélectionner les entreprises dont les modèles économiques apportent une contribution positive au monde de demain.»



1L’interview a été réalisée le 25 janvier dernier. En conférence de presse du 3 février, Christine Lagarde, présidente de la BCE, s’est abstenue de répéter qu’une hausse de taux en 2022 était très peu probable.

 

Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque, donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne contient pas de conseil en investissement personnalisé, pas de recommandation d’investissement, ni de recherche indépendante en matière d’investissement. Si vous êtes à la recherche de conseils en investissement personnalisés, vous pouvez vous adresser à votre conseiller financier qui se fera un plaisir d’examiner avec vous les effets éventuels de cette vision sur votre portefeuille d’investissements personnel. Les chiffres mentionnés sont des instantanés et sont susceptibles d’évoluer.