En 2020, le dollar américain (USD) s’est déprécié de près de 8% face à l’euro, faisant ainsi les frais d’une ligne directrice principalement marquée par le goût du risque. Au premier trimestre de 2021, il s’est mieux comporté sous l’impulsion d’une croissance économique américaine plus soutenue, avant de poursuivre à nouveau sa tendance à la baisse. Une exposition de maximum 10% de cette devise peut être maintenue dans votre portefeuille d’obligations: le dollar bénéficiant en effet de son statut de valeur refuge, il constitue toujours une bonne source de diversification.
L’an dernier, l’USD a été profondément marqué par son statut de valeur refuge. Dans un premier temps, l’incertitude liée aux conséquences du Covid-19 sur l’économie a conduit l’USD à être fortement recherché, d’où son appréciation. Par la suite, il s’est graduellement déprécié. En cause, une réaction forte et rapide des banques centrales et des autorités qui a rassuré les marchés: les politiques fiscales et monétaires ultra-accommodantes ont fait renaître l’optimisme et le goût du risque, provoquant ainsi un rebond des actifs à risque (actions, obligations à haut rendement), mais aussi un recul de l’USD. Nous pouvons donc considérer qu’en 2020, l’évolution de cette monnaie a reflété, en grande partie, l'appétit pour le risque.
Cette relation entre l’évolution de l’USD et l’appétit pour le risque s'est affaiblie au cours du premier trimestre de cette année. La politique de relance américaine et les progrès rapides de la vaccination ont en effet amélioré les perspectives de croissance économique et l'inflation aux États-Unis, ce qui a poussé les actifs risqués, mais aussi le dollar, à la hausse.
Depuis le début de 2021, ce sont les taux d’intérêt qui jouent un rôle majeur dans l’évolution du rapport EUR/USD. Il est évident qu’une hausse des taux d’intérêt rend une devise plus attrayante aux yeux des investisseurs. Le graphique ci-après permet d’ailleurs d’éclairer cet aspect des choses. Il reprend, d’une part (en gris), le différentiel des taux à cinq ans entre les États-Unis et l’Allemagne et, d’autre part (en rouge), l’évolution de l’EUR/USD.
On constate qu’au cours du premier trimestre de 2021, la hausse des taux américains a été plus forte que les taux allemands (échelle de droite inversée), ce qui a permis à l’USD de s’apprécier de 4% par rapport à l’EUR. Cette hausse de taux US plus prononcée s’explique, en partie en tout cas, par une reprise économique plus rigoureuse aux États-Unis qu’en Europe ainsi qu’une forte hausse des anticipations d’inflation américaine. Au deuxième trimestre, le constat s’est inversé, avec un rétrécissement de l’écart de taux et une dépréciation de l’USD. Depuis avril, les perspectives pour la zone euro se sont améliorées en raison de la hausse des taux de vaccination, alors que les données récentes sur l'activité américaine, notamment les chiffres de l'emploi, sont plus mitigées.