La presse financière parle actuellement de courbe de taux inversée aux États-Unis. Autrement dit, le taux à 10 ans américain est inférieur à celui à 2 ans. Dans le passé, ce phénomène a parfois été le signe avant-coureur d’une récession (= deux trimestres consécutifs de croissance négative). Les personnes qui croient en une récession prochaine pointent du doigt les conséquences négatives du conflit commercial qui poussent les investisseurs à se tourner vers les obligations, ce qui entraîne les taux un peu plus vers le bas. Celles qui ne croient pas à la récession, les «non-believers», attribuent quant à elles la baisse des taux aux achats d’obligations en dollar par les investisseurs internationaux en raison de leur taux attrayant par rapport à l’euro et au yen. Le verre est-il à moitié vide ou à moitié plein? Selon nous, il s’agit de la deuxième option. Pourquoi?
L'économie américaine
L’industrie est en difficulté. La forte baisse de l'indice Markit Purchasing Managers Index (PMI), qui mesure la confiance des responsables des achats, en est la meilleure preuve. Le conflit commercial commence à pénaliser les entreprises. Certains indicateurs, loin d’avoir atteint le niveau de récession, annoncent toutefois un rebond car ces dernières s’adaptent en permanence (elles achètent au Vietnam, par exemple, plutôt qu’en Chine).
Le bureau d’étude indépendant Alpinemacro estime le risque de récession à seulement 15% sur la base d’indicateurs pertinents tels que l’emploi, les salaires, le taux d’utilisation des capacités des usines, les plans d’investissement… Qui plus est, il n’est certainement pas le seul bureau à proposer cette analyse. Nous n’envisageons dès lors pas de contagion au secteur des services comme évoquée par certains analystes.