Nicolas Deltour

Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy

Depuis le début de février, la Bourse chinoise semble reprendre du poil de la bête après trois années difficiles. Un retournement de situation est-il en cours?


Cette reprise boursière peut être attribuée aux valorisations attractives et aux mesures prises par Pékin pour soutenir l’économie et la Bourse. Il est probable que cette tendance haussière perdure pour un certain temps. Cependant, il convient d’adopter une attitude prudente à long terme étant donné les profonds changements intervenus sur le plan économique et (géo)politique au cours des cinq dernières années.


La transition vers une économie basée sur la consommation domestique s'avère être plus laborieuse que prévue sur le plan économique. Une bulle spéculative immobilière s’est formée et se dégonfle lentement. Par ailleurs, les perspectives démographiques sont préoccupantes, avec une population en diminution et vieillissante.


Sur le front géopolitique, nous assistons à une polarisation croissante entre deux blocs. Le président chinois Xi Jinping cherche à réduire la dépendance de son pays vis-à-vis des États-Unis, tandis que ces derniers et l’Europe imposent de plus en plus de restrictions commerciales. Un exemple récent est la réticence à importer des voitures électriques chinoises moins chères.


Il est donc prématuré de parler d’un retournement durable. Les positions en actions chinoises dans les portefeuilles de référence sont ajustées à la baisse.


Autre reprise boursière notable: le Japon. Après avoir été à la traîne pendant des décennies, la Bourse japonaise semble également reprendre des couleurs. Cependant, la Banque centrale pourrait-elle perturber cette embellie?


Au début du mois de mars, la Bourse japonaise a dépassé le niveau record atteint le 29 décembre 1989. À l'époque, l'éclatement de la bulle spéculative immobilière avait entraîné des dommages considérables sur le marché boursier, précipitant le pays dans une grave crise économique aux répercussions durables.


Grâce aux réformes menées par le Premier ministre Abe, le vent a tourné à partir de 2013. Malgré des hauts et des bas, la Bourse japonaise a surperformé la Bourse européenne au cours des dix dernières années, même en tenant compte de l’impact négatif du taux du change.


Depuis un an, les investisseurs étrangers sont de retour sur le marché japonais. Certains voient le Japon comme une alternative aux actions chinoises, tandis que d’autres sont attirés par les réformes visant à promouvoir une bonne gouvernance. Les entreprises japonaises sont incitées, par exemple, à liquider les participations croisées peu transparentes et à utiliser leurs liquidités excédentaires pour les dividendes ou le rachat d’actions propres.


Les performances positives des derniers mois s’expliquent également par le maintien du taux directeur japonais à un niveau négatif. Cependant, un changement est intervenu le 19 mars, avec une augmentation du taux directeur à 0%. Des hausses supplémentaires pourraient intervenir plus tard dans l’année, ce qui pourrait renchérir le yen japonais.


Un yen plus fort est généralement mal perçu par la Bourse japonaise. Jusqu’à présent, la faiblesse du yen a notamment contribué aux excellents résultats des multinationales japonaises, réalisant une grande partie de leurs revenus à l'étranger. Cependant, ces entreprises se portent beaucoup mieux que l’économie domestique, qui peine à se redresser.


Dans les portefeuilles de référence, la Bourse japonaise est actuellement pondérée de manière neutre, représentant environ 5% d’un portefeuille d’actions bien diversifié

Et enfin, un nouveau record de cours pour le bitcoin. Cette cryptomonnaie est-elle sur le point de s'imposer en tant qu’investissement «traditionnel»?


Actuellement, les fluctuations de cours du bitcoin demeurent trop importantes pour le considérer comme un investissement traditionnel. De plus, des controverses persistent entre les «believers» et les «non-believers» de cette cryptomonnaie. La Banque centrale européenne (BCE) fait partie du camp des détracteurs1. Selon elle, le bitcoin ne convient pas comme investissement car il ne génère ni cash-flow ni dividende.


La BCE ne voit pas non plus dans le bitcoin le potentiel d’un «or virtuel». En effet, l’or présente une utilité sociale et productive, contrairement au bitcoin ou aux autres monnaies virtuelles. Ces dernières ne sont pas encore largement acceptées comme moyen de paiement. Par conséquent, les investissements en bitcoin ne sont pas encore inclus dans nos portefeuilles de référence.




1 ETF approval for bitcoin – the naked emperor’s new clothes (europa.eu)



Ce document, rédigé et publié par Belfius, donne la vision de la banque sur les marchés financiers. Il ne comporte ni conseil d'investissement individuel, ni recommandation d’investissement ou recherche indépendante en matière d’investissements.
Les entreprises citées sont données à titre d’exemple et leur mention ne comporte pas de recommandation d’achat.
N’hésitez pas à contacter votre conseiller financier pour un conseil d'investissement personnel. Il examinera avec vous les conséquences éventuelles de cette vision pour votre portefeuille d'investissement individuel. Les chiffres cités reflètent une situation à un moment donné et sont susceptibles d’être modifiés.
Les rendements du passé, les simulations de rendements du passé et les prévisions de rendements futurs d'un instrument financier, d'un indice financier, d'une stratégie ou d’un service d'investissement ne constituent pas des indicateurs fiables des rendements futurs. Les rendements bruts peuvent être influencés par des commissions, frais et autres charges. Les rendements libellés dans une autre devise que celle de l’État de résidence de l’investisseur sont soumis à des fluctuations du cours du change, qui peuvent avoir un impact positif ou négatif sur les plus-values. Ce document fait référence à un régime fiscal spécifique mais cette information dépend de la situation individuelle de chaque investisseur et celle-ci peut être soumise à des modifications.
N'oubliez pas qu’investir comporte toujours des risques et des frais. Le capital et/ou le rendement n’est/ne sont pas garanti(s) ni protégé(s).