Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy
Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy
L’intelligence artificielle (IA) attire toujours toute l’attention des investisseurs. Le concepteur de puces britannique Arm a bénéficié d’une hausse de cours de 50% après la publication d’excellents résultats. Cela nous rappelle la période de folie de la bulle de l’internet dans les années 90. Heureusement, je constate que les investisseurs agissent de manière plus réfléchie.
Nous l’avons constaté après la publication des résultats des «Sept Magnifiques»: Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla. Bien que six d’entre eux aient dépassé les prévisions de chiffre d’affaires et de bénéfices des analystes, la réaction des cours n’a pas été unanimement positive. Les investisseurs paient le prix de la perfection de ces sept valeurs, ce qui signifie que leurs cours sont sensibles aux prises de bénéfices en cas de doute concernant leur future croissance.
Aux États-Unis, les bons résultats ont permis à l’indice boursier S&P 500 de franchir la barre des 5.000 points, établissant un nouveau record avec une hausse de 8,5% par rapport à la fin de l’année 2021. L’indice boursier européen Stoxx 600 reste quant à lui supérieur de 3,8% par rapport à la fin de l’année 2021.1
L’Europe ne dispose pas de grandes locomotives et ses entreprises sont moins rentables que celles des États-Unis. C’est pourquoi nous avons une légère préférence pour les entreprises américaines, même si les européennes sont moins chères.
Pour l’instant, il n’est pas possible de comparer la folie de l’IA à celle de 1999. Pendant l’euphorie de la bulle internet, les hausses boursières étaient largement basées sur des attentes, tandis que l’IA est déjà mise en pratique. À l'époque, de nombreuses «petites» entreprises technologiques ont vu le jour, souvent non rentables et endettées. Cela diffère considérablement des «Sept Magnifiques», qui sont des méga entreprises rentables et, presque sans dettes.
Lorsque nous examinons le rapport cours-bénéfice du Nasdaq 100, le marché boursier technologique américain, nous constatons que les investisseurs sont prêts à payer 27 fois le bénéfice futur. Cela reste raisonnable, surtout après l’envolée des cours.
En 2023, le Nasdaq 100 a grimpé de 53%. Le rapport cours-bénéfice n’a augmenté «que» de 23%. Les bénéfices de ce ratio ont augmenté de 28% en 2023. Rien de comparable avec la période 1996-19991.1
En comparaison avec les États-Unis, la croissance de l’économie de la zone euro, et par extension de l’Europe, est nettement moins vigoureuse. Des facteurs démographiques tels que le vieillissement de la population et la diminution de la population active sont certainement une explication, en plus de la grande rigidité du marché de l’emploi. En outre, la productivité du travail a diminué ces dernières années en Europe, tandis qu’elle a augmenté aux États-Unis en 2023. Espérons que l’IA pourra également apporter du changement positif en Europe.
La zone euro a toujours misé en grande partie sur le commerce extérieur, et cela a affecté la croissance en 2023. Pour l’Allemagne, le secteur industriel, en plus du commerce, est crucial, et il se trouve que l’industrie mondiale traverse des difficultés.
Y a-t-il de l’espoir? La baisse de l’inflation stimule le pouvoir d’achat et les consommateurs européens ont des économies importantes. La hausse des dépenses des consommateurs se manifeste notamment dans le secteur du tourisme, qui connaîtra une bonne année. Une accélération de la croissance est donc à espérer au second semestre de l’année.
1Source: Refinitiv - performances jusqu’au 12-03-2024
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