Nicolas Deltour

Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy

Les marchés ont fortement rebondi depuis quelques semaines. Qu’est-ce qui explique ce retour en grâce?


Le MSCI World, l’indice mondial par excellence, a effectivement connu une très belle progression depuis le 27 octobre dernier. Il a gagné quasiment 15% en deux mois1. Cette envolée est essentiellement due aux bons chiffres de l’inflation qui s’est considérablement dégonflée tant aux États-Unis qu’en Europe, laissant fortement espérer une diminution des taux directeurs de part et d’autre de l’Atlantique. Attention, l’inflation n’est pas encore totalement maîtrisée mais le bout du tunnel semble très proche, et cela rassure les marchés.


Cette anticipation de baisse des taux d’intérêt ne signe pas pour autant la fin de l’attractivité des obligations. Souvenons-nous qu’il y a encore deux ans, les taux d’intérêt proposés étaient proches de zéro. Avec leur remontée spectaculaire en 2022 et 2023, des opportunités d’investissement se sont créées dans cette classe d’actifs qui était un peu oubliée jusque-là. Encore à l’heure actuelle, des opportunités continuent à se présenter. Je pense notamment aux obligations d’entreprises de bonne qualité, dites «Investment Grade» qui présentent encore aujourd’hui un taux d’intérêt potentiel d’environ 3.5%2 , ce qui reste intéressant compte tenu du niveau de risque faible de ce type d’obligations. Mais cette fenêtre d’opportunité est doucement en train de se refermer, sachons-le.


Si les taux se tassent à nouveau, ce que semble anticiper le marché, les investisseurs déjà exposés aux obligations bénéficieront d’ailleurs d’un deuxième moteur de rémunération. Pour mémoire, qui dit baisse des taux dit plus-value sur cours obligataires, en particulier sur les maturités moyennes ou longues.


Des marchés euphoriques, tout comme l’économie?


Malgré cette euphorie boursière, nous restons toujours dans un scénario d’atterrissage en douceur des économies des pays développés. Les principaux indicateurs de confiance vont en ce sens, surtout en Europe3, et les banques centrales elles-mêmes ne disent pas autre chose.


Il faut dire que tous les dommages collatéraux des hausses des taux d’intérêt potentiel ne sont pas encore matérialisés, que ce soit sur le marché de l’emploi, par exemple, ou encore sur la santé financière des entreprises ou des États.


Tout cela sans parler du contexte géo-politique déjà tendu qui pourrait encore se durcir lors de cette année aux multiples élections. La moitié du monde vote en 2024, ce qui peut impliquer des surprises pour certains budgets publics.


Et pendant ce temps, les marchés boursiers sont en plein «rallye de fin d’année». Ce qui est à noter dans cette expansion, c’est que celle-ci touche désormais tous les marchés et tous les secteurs. Ce n’était pas le cas jusqu’alors: tous les regards étaient jusqu’ici concentrés sur les Magnificent Seven

(Apple, Microsoft, Alphabet/Google, Amazon, Nvidia, Meta/Facebook et Tesla4 ), ces 7 entreprises américaines technologiques «magnifiques» qui ont tiré le marché américain à la hausse à elles-seules, occultant le parcours, relativement horizontal, du reste des marchés.

La question que tout le monde se pose est de savoir si cette hausse est partie pour durer. Est-ce que les données macro-économiques plus timorées ont été suffisamment intégrées dans les valorisations boursières? D’où l’intérêt de rester exposé à des secteurs portés par d’autres facteurs que le seul cycle économique. Ces secteurs comportent encore aujourd’hui de nombreuses opportunités.


Quelles sont ces opportunités?


Nous n’avons jamais été autant convaincus par les investissements liés à la décarbonation. La COP28 a (enfin) ouvert la porte à la sortie officielle des énergies fossiles, le réchauffement climatique nous touche de plus en plus dans notre vie quotidienne. Les actions des entreprises qui contribuent à cette décarbonisation (éolien, photovoltaïque…) performent moins bien depuis 2 ans à cause du cocktail explosif inflation-taux d’intérêt. Elles ont désormais un boulevard devant elles qui devrait non seulement s’intensifier mais également perdurer.


La Santé, soutenue par les méga-tendances démographiques et l’innovation médicale, reste un élément de diversification intéressant. Ce thème est resté un peu à la traîne en 2023, pour la bonne raison qu’il avait accumulé moins de retard en 2022. Son potentiel reste intact. Et sa remarquable capacité de résilience en cas de ralentissement en fait un atout dans un portefeuille bien construit.


Enfin, si les Magnificent Seven ont masqué le potentiel du reste du marché, ils l’ont aussi fait pour le secteur technologique lui-même. Le mouvement positif peut désormais s’étendre à la majorité des sous-secteurs technologiques, des semi-conducteurs à la robotique, en passant par la digitalisation.


1 Source : Refinitiv – indice MSCI World entre le 27 octobre 2023 et le 19 décembre 2023
2 Source : Refinitiv – indice Iboxx Euro Corporate – Yield to Redemption au 21 décembre 2023
3 Source : Refinitiv – indicateurs PMI Services et Manufacturiers en Europe et aux Etats-Unis à fin novembre 2023
4 Les entreprises mentionnées sont citées à titre d'exemple et leur mention ne constitue pas une recommandation d'achat


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