Lors d’un sondage réalisé par Reuters début 2023, environ 60% des économistes interrogés prévoyaient une récession dans l'année. Aujourd’hui, ce chiffre est tombé à «seulement» 40%1. Cette tendance positive peut être attribuée à un marché du travail robuste, des chiffres de consommation élevés, des bénéfices solides pour les entreprises et des chiffres de croissance positive surprenants.
Le marché du travail se refroidit mais résiste
Aux États-Unis, le marché du travail montre des signes évidents de refroidissement en raison de la politique stricte de la Réserve fédérale (FED).
En août, le taux de chômage a augmenté pour la première fois depuis février 2022, atteignant 3,8%, tiré par l'augmentation du nombre de nouveaux chercheurs d’emploi. Le rapport mensuel du département du Travail montre en effet que pas moins de 736.000 personnes sont entrées sur le marché du travail, portant le taux de participation (ou taux d'activité) à son plus haut niveau en trois ans et demi.
Certains secteurs ont même connu de nombreuses pertes d’emploi. Par exemple, dans le transport, 37.000 emplois ont été supprimés en raison de la faillite de la société Yellow Corporation2.
Conclusion: bien que le marché du travail américain se refroidisse, il résiste relativement bien. Le nombre hebdomadaire de demandes d’allocations de chômage a diminué début septembre pour la quatrième fois consécutive, atteignant son niveau le plus bas depuis février. Ce scénario, où le marché du travail ralentit légèrement mais résiste relativement bien, est bien accueilli par les marchés.
Ainsi, l’inflation peut diminuer en douceur sans que l’économie ne sombre dans une récession profonde.
Le consommateur reste solide
Les chiffres de croissance positive pour 2023 sont largement influencés par le consommateur américain. Alors qu’au début de la pandémie, celui-ci se concentrait principalement sur l'achat de biens, il se tourne à présent vers le secteur des services. Malgré l’attente selon laquelle l’épargne accumulée pendant la pandémie serait dépensée beaucoup plus rapidement, les ménages américains continuent à consommer abondamment. Résultat: une croissance beaucoup plus rapide du secteur des services que de l'industrie.