Notre mobilité est soumise actuellement à de nombreux défis: les coûts énergétiques ont explosé à la suite du conflit ukrainien, les délais de livraison ont été rallongés et l’impact climatique de ce secteur est loin d’être neutre (20% des émissions de gaz à effet de serre dans notre pays). Nous faisons le point avec Allan Foll, gestionnaire de fonds chez Candriam, qui suit entre autres les innovations dans le secteur de la mobilité durable.

Est-ce que le secteur de la mobilité électrique ralentit depuis l’augmentation impressionnante du prix de l’électricité?


Absolument pas: l’une des mesures pour alléger le ralentissement économique engendré par la pandémie, étaient justement de lancer de plans de relance liés à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Partout dans le monde, les gouvernements prennent en effet des mesures directes, en donnant des subventions pour l’achat de véhicules électriques, et indirectes pour la production verte de l’hydrogène par exemple.


De plus, le taux de pénétration des véhicules électriques est en forte augmentation (doublement depuis la pandémie de 2020 aux USA) et à titre d’exemple, la production de Tesla est passée de 300k véhicules en 2019 à probablement plus d’un million cette année.


Cela étant, la crise sanitaire a entrainé une augmentation des carnets de commandes et des délais de livraison en raison des ajustements dans les chaines d’approvisionnement (pénurie de semiconducteurs). Tout cela conduit à un délai d’un an pour pouvoir satisfaire la demande.

Les transports en commun (trains, bus...) sont-ils les «gagnants» de cette double crise énergétique – climatique?


Les transports en commun ne sont pas vraiment les gagnants, dans le sens où, à cause de la pandémie, de nombreuses personnes préfèrent utiliser leur propre véhicule pour des raisons de santé. En plus, le transport collectif a aussi pas mal de défis à relever: investissements en infrastructures, manque de personnel, hausse significative des prix du pétrole, électricité, de grands investissements pour devenir moins polluant...


Comment les entreprises liées à ce secteur vivent-elles les événements de ces derniers mois?


D’un point de vue boursier: comme beaucoup de sociétés dans ce secteur sont des sociétés de croissance, elles ont fortement souffert de la hausse des taux.


D’un point de vue business: la demande finale reste très élevée, et l’offre est bien inférieure à la demande.


Si on reprend l’exemple de Tesla, la croissance des revenus est estimée à 60% en 2022 (après 71% en 2021). Par contre, le parcours boursier est moins optimiste (-24% ytd).


Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque, donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne contient pas de conseil en investissement personnalisé, pas de recommandation d’investissement, ni de recherche indépendante en matière d’investissement. Si vous êtes à la recherche de conseils en investissement personnalisés, vous pouvez vous adresser à votre conseiller financier qui se fera un plaisir d’examiner avec vous les effets éventuels de cette vision sur votre portefeuille d’investissements personnel. Les chiffres mentionnés sont des instantanés et sont susceptibles d’évoluer.