Oui, c’est possible d’investir dans les pays émergents d’Asie, d’Amérique latine ou d’Afrique selon les critères ESG (bien-être social, respect de l’environnement et bonne gouvernance)! Lamine Saidi, gestionnaire de fonds senior des Emerging Markets Equities chez Candriam, partenaire de Belfius en matière de gestion de fonds, nous explique pourquoi il est plus que jamais essentiel d’investir de manière durable.

À quels défis êtes-vous confronté lorsque vous effectuez des analyses environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) sur les marchés émergents?


Investir durablement sur les marchés émergents place les gestionnaires de fonds devant des défis plus grands que dans les pays développés. Il y a des différences culturelles, les marchés financiers sont souvent moins développés, il y a moins de rapports…


Voilà pourquoi, depuis 2008, chez Candriam, nous avons développé notre propre méthodologie ESG pour les entreprises des pays émergents. Tout d’abord, nous excluons les entreprises qui développent des activités controversées. Nous effectuons des analyses normatives des entreprises, mais c’est l’aspect de la sélection positive qui est important. Nous recherchons des entreprises qui peuvent tirer parti des tendances fixées par nous en matière de développement durable1 .


Comment vous y prenez-vous?


Tout d’abord, nous examinons dans quelle mesure les entreprises sont impliquées dans des activités controversées – je pense à l’armement, au tabac, au charbon… mais aussi à des activités dans des pays ayant un régime répressif (par exemple au Soudan, en Syrie…). En fait, pour faire partie de notre portefeuille, une entreprise ne peut tirer que zéro à maximum 10% de son chiffre d’affaires de ces activités. Ce pourcentage varie en fonction du type d’activité controversée. Ensuite, nous vérifions si l’entreprise respecte les normes internationales en vigueur. Nous excluons ainsi les entreprises qui violent un ou plusieurs des dix principes du Pacte mondial des Nations Unies, notamment en ce qui concerne les droits humains, les droits du travail, l’environnement et la lutte contre la corruption.


L’étape suivante consiste à analyser la corporate governance ou la bonne gouvernance de l’entreprise. La relation de l’entreprise avec l’environnement, avec ses actionnaires, ses travailleurs, ses fournisseurs, ses clients et la société en général est importante. Puisque les entreprises des pays émergents sont de plus en plus disposées à engager le dialogue avec leurs investisseurs, celles qui ont une bonne gouvernance sont davantage prêtes à intégrer des stratégies environnementales et sociales dans leurs plans de croissance.

Comment identifiez-vous les opportunités d’investissement?


Sur les marchés émergents, nous trouvons grosso modo 1.700 entreprises cotées. Grâce à notre analyse ESG, nous réduisons ce chiffre à environ 700. Ensuite, nous effectuons une analyse complémentaire de l’activité de l’entreprise sur la base des cinq défis durables d’avenir: le changement climatique, la rareté des matières premières, la digitalisation et innovation, les soins de santé et les évolutions démographiques. L’empreinte carbone (émission de CO2) est également prise en compte. Après cela, nous étudions les paramètres financiers de l’entreprise et de l’action. Nous arrivons ainsi à un portefeuille bien diversifié entre différents pays, secteurs et thèmes, qui se compose d’une centaine d’entreprises.


Comment les investisseurs sont-ils sûrs d’investir effectivement de manière durable?


Comme Belfius, Candriam a la volonté de contribuer à une société plus durable. Dans le prospectus, nous nous fixons des objectifs contrôlables. Pour notre portefeuille durable en actions de pays émergents, nous visons une empreinte carbone inférieure d’au moins 30% à celle de l’indice de référence. Par ailleurs, notre équipe d’analystes ESG calcule un score ESG pour chaque entreprise de l’indice. Notre portefeuille durable doit avoir un score ESG supérieur à celui de l’indice de référence. Cette stratégie a un impact positif sur l’environnement, relève le niveau des normes sociales et encourage un processus décisionnel responsable au sein des entreprises.


Comment accordez-vous développement durable avec rendement des investissements?


Nous sommes convaincus que le développement durable produit du rendement. C’est également ce qui ressort d’une étude menée par nos équipes de recherche. Elles ont comparé les résultats des entreprises des pays émergents ayant le meilleur score ESG avec ceux de l’indice général MSCI des pays émergents. Il en ressort que, ces dix dernières années, les premières ont en moyenne surperformé les seconds de 2,4% par an. Et le degré de volatilité des cours du portefeuille ESG était comparable à celui du portefeuille traditionnel.


Conclusion


L’intégration des critères ESG dans la sélection d’un portefeuille d’actions des pays émergents peut à long terme créer de la valeur ajoutée, et ce pour un risque identique.


1 Source: https://www.candriam.be/4a4af1/siteassets/medias/publications/brochure/corporate-brochures-and-reports/transparency-codes/en/tc-article-9-emerging-markets-sri-strategies-en.pdf
2 Période d’avril 2008 à avril 2018.


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Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque, donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne contient pas de conseil en investissement personnalisé, pas de recommandation d’investissement, ni de recherche indépendante en matière d’investissement. Si vous êtes à la recherche de conseils en investissement personnalisés, vous pouvez vous adresser à votre conseiller financier qui se fera un plaisir d’examiner avec vous les effets éventuels de cette vision sur votre portefeuille d’investissements personnel. Les chiffres mentionnés sont des instantanés et sont susceptibles d’évoluer.