Investissements: faut-il craindre les tensions au Moyen-Orient?

  • La confrontation entre les États-Unis et l’Iran domine l’actualité, mais jusqu’à présent, la réaction des marchés financiers a été plutôt modérée.
  • La probabilité d’une guerre conventionnelle entre les USA et l’Iran est faible, mais l’éventualité de troubles dans la région persiste.
  • Une recrudescence du risque géopolitique a généralement un impact négatif sur les marchés des actions, et profite aux investissements dans les valeurs refuges.

Cette semaine, l'ambiance de Nouvel An sur les marchés financiers a été perturbée par la crise politique entre les États-Unis et l'Iran. La crainte d'une escalade militaire du conflit a octroyé un peu de répit aux marchés des actions, après l’impressionnant rallye de fin d'année. Les prix de l’or et du pétrole ont légèrement augmenté, sans qu’on puisse toutefois parler d’une réaction de panique sur les marchés d’investissement. L’annonce de la volonté du président Trump d’imposer davantage de sanctions économiques à l’Iran, sans autre action militaire, a permis aux investisseurs de renouer avec la confiance nécessaire. D’ailleurs, à moins d’un an de l'élection présidentielle américaine, Donald Trump a peu à gagner s’il s’engage dans une nouvelle aventure militaire au Moyen-Orient.

La probabilité d’assister à court terme à une nouvelle guerre du Golfe est donc mince, mais cela ne veut pas dire que toute éventualité de troubles dans la région a disparu. En Irak, la pression politique se fait de plus en plus forte pour expulser les troupes américaines. Un élément qui – selon certains analystes – a affaibli la position des États-Unis dans la région. En outre, il subsiste toujours un risque d'attaques terroristes iraniennes contre les pétroliers dans le détroit d'Ormuz, une plaque tournante majeure du trafic pétrolier mondial. Plus de 20 millions de barils de pétrole brut y transitent chaque jour, soit environ 21 % de la consommation mondiale. Au printemps 2019, des attaques de ce genre ont attisé la nervosité sur les marchés pétroliers, poussant temporairement le prix du baril de pétrole brut à la hausse, jusqu’à 75 $.

Le prix du pétrole est de loin le principal baromètre des turbulences dans la région ; idéalement toutefois, les investisseurs ne perdront pas de vue le fait que d’autres marchés financiers peuvent aussi réagir énergiquement. Un accroissement des turbulences géopolitiques est généralement une mauvaise nouvelle pour les marchés des actions et les autres investissements à profil de risque plus élevé, comme les investissements dans les pays émergents. En période d'incertitude (« risk off »), les investisseurs préfèrent investir dans des valeurs refuges, comme l'or et les obligations d'État allemandes, japonaises et américaines. Sur les marchés des changes, en cas de scénario « risk off », les devises les plus recherchées sont principalement le franc suisse et le yen japonais.

Pour l'instant, les acteurs financiers continuent de croire à une issue favorable du conflit entre les États-Unis et l'Iran. Mais un seul tweet acéré de la Maison Blanche pourrait tout remettre en question. Un investisseur averti en vaut deux.

Cette information (et les éventuels documents joints) est purement informative et ne peut en aucun cas être considérée comme une offre de produits ou de services financiers, bancaires, d’assurance ou de toute autre nature, ni comme un conseil en matière d’investissement.

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