2022 a été une année difficile tant pour les actions que pour les obligations. 2023 offrira-t-elle de meilleures opportunités pour les investisseurs en actions ou devons-nous nous attendre à la même situation? Examinons les conséquences de cette année boursière difficile et voyons si une amélioration est imminente.
La forte hausse de l’inflation à laquelle les économies du monde entier ont été confrontées a incité les banques centrales à intervenir vigoureusement en majorant substantiellement le taux directeur. Cette augmentation de taux fait baisser la pression sur les marchés boursiers.
La bourse touche-t-elle le fond lorsque l’inflation s’envole?1
Depuis l’automne dernier, les investisseurs en actions réagissent à chaque fois avec enthousiasme à l’annonce d’une diminution de l’inflation. Ils espèrent que, dès que l’inflation culmine, les bourses atteignent un plancher. La réalité s’avère cependant différente. Après avoir connu l’euphorie à diverses reprises, le marché des actions a de nouveau plongé. Essentiellement parce que les banques centrales ont mis en garde et fait comprendre que des hausses de taux étaient toujours à l'ordre du jour.
Un regard sur le passé2 montre qu’il n’y a pas de lien clair entre un pic d’inflation et un creux sur le marché des actions. Parfois, les deux phénomènes se produisent, comme en 1974, 1980 et 1990. Voir les lignes verticales vertes sur le graphique ci-dessous. Mais bien souvent, ce n’est pas le cas, comme en 1970, 2001 et 2008 ou les lignes verticales rouges sur le graphique.
La bourse touche-t-elle le fond lorsque la banque centrale marque une pause?1
En 2023, les investisseurs fondent leurs espoirs sur le fait que la Banque centrale américaine cessera, tôt ou tard, de relever son taux directeur. Si un pic d’inflation ne suffit pas pour soutenir durablement le marché des actions, espérons que la fin des hausses de taux aura l’effet escompté. La logique est claire: une augmentation de l’inflation a fait grimper les taux et baisser la valorisation (et donc le cours boursier). Lorsque ces deux éléments ne sont plus présents, les actions pourront repartir à la hausse.
Ce raisonnement tient-il lorsque nous regardons le passé2? Une nouvelle fois, il n’y a pas de lien clair entre le taux directeur (ou la fin attendue pour 2023 du cycle de hausse par la banque centrale) et la réaction du marché des actions. Ceux qui sont positifs à l’égard des actions font référence à 1966, 1984, 1995 et 2018. À l’époque, la dernière hausse de taux avait été suivie d’une forte progression boursière (lignes verticales vertes sur le graphique ci-dessous). Il existe cependant différents exemples historiques où la fin des hausses de taux a été suivie d’une baisse des cours des actions: 1969, 1974, 1981, 2000 (lignes verticales rouges sur le graphique).
Il est intéressant de noter qu’après la dernière hausse de taux, la bourse américaine a monté et il n’y a pas eu de récession. Dans les autres cas où le S&P 500 a baissé après la dernière hausse de taux, une récession n’a pu être évitée. Beaucoup de choses dépendront donc de l’économie américaine.
Conclusion
Une analyse de l’inflation et du taux directeur nous montre que la disparition d’un ou plusieurs éléments n’entraîne pas nécessairement une hausse boursière. Les anciens problèmes peuvent faire place à de nouveaux soucis. Tout semble indiquer qu’en 2023, les investisseurs se préoccuperont moins de l’inflation et des taux d’intérêt, ce qui aura sans doute un impact positif. Le départ sur les chapeaux de roue de la bourse en janvier semble d’ores et déjà le confirmer.
Le risque existe toutefois que les investisseurs se focalisent sur le ralentissement de l’économie et la baisse y afférente des bénéfices des entreprises. 2023 promet donc d’être une année boursière houleuse. Un facteur positif supplémentaire en 2023 est la réouverture de l’économie chinoise. La deuxième plus grande économie au monde pourra sans doute tempérer quelque peu le risque potentiel de récession aux États-Unis et en Europe.
Belfius conserve sa conviction neutre pour les actions et opte pour des secteurs moins sensibles au cycle économique, comme la consommation défensive, les soins de santé et les entreprises qui offrent des solutions à la question climatique.
1 Source: Belfius Investment Strategy
2 Attention, les rendements passés n'augurent en rien des rendements futurs
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