À côté de l’explosion des coûts de l’énergie que nous subissons aujourd’hui, il en est une autre qui se profile à l’horizon: la flambée des prix des métaux rares et industriels1. Est-ce inquiétant?

Depuis le début de cette année (et surtout depuis le début du conflit en Ukraine le 24 février dernier), certains de ces métaux ont vu leurs cours s’envoler, avant de retrouver un calme tout relatif. C’est le cas notamment du nickel (+67% le 15 mars), du cobalt (+17% sur la même période) et du lithium (+26%)2.


Pourquoi est-ce stratégique?


La perspective du développement des énergies renouvelables, de l’électrification de la mobilité ou encore nos besoins en numérique conduisent à une hausse de la demande en métaux rares et industriels. Comme pour l’énergie, les enjeux sont d’ordre environnementaux, économiques et géopolitiques, eu égard à notre dépendance à un nombre limité de pays producteurs (Chine, Russie, RDC…).


Il est donc important de se préoccuper de la raréfaction des matières premières pour réussir la transition vers une société plus durable. L’enjeu est collectif: répondre à cette crise par l’investissement dans l’innovation pour profiter de ces métaux en Europe d’une part, et par le développement d’une économie circulaire ambitieuse de l’autre.


L’économie circulaire garantit la soutenabilité à long terme de l’activité économique, en maintenant le plus longtemps possible dans l’économie la valeur d’usage des produits, des composants et des matières. Comment? Par le biais d’une conception intelligente des produits, de leur réutilisation et/ou de leur utilisation partagée, par la réparation, le reconditionnement, la récupération de pièces détachées ou enfin le recyclage. Elle maintient également l’extraction et la consommation de ressources naturelles ainsi que l’émission de déchets et de polluants dans le cadre des limites planétaires.


Et la Belgique dans tout cela?


La Belgique dispose de son plan fédéral pour l’économie circulaire, qui comprend différentes mesures, de l’éco-conception des produits à la suppression des produits à usage unique en passant par un indicateur de réparabilité des produits au moment de l’achat.


De plus, l'étude menée par Inoopa3 (start-up spécialisée dans l'information sur les entreprises au départ de l'intelligence artificielle) entre janvier 2017 et fin décembre 2021 démontre que le chiffre d'affaires des entreprises actives en Belgique dans l'économie circulaire a progressé de 23%, pour atteindre 321 milliards d'euros. Entre janvier 2019 et fin décembre 2021, le nombre d'entreprises actives dans le circulaire a augmenté de 35% pour atteindre 52.000 alors que dans le même temps, le nombre total des entreprises dans le pays n'a augmenté que de 15%, à un peu plus de 800.000. Sur ces trois ans, le nombre d'emplois concernés a doublé, passant de 7,5% à 15% du total, c'est-à-dire à près de 600.000 emplois.

Des entreprises au top mondial?


De nombreuses entreprises ont fait de l’économie circulaire leur cheval de bataille. Citons4 par exemple l’entreprise américaine Ball Corp, spécialisée dans la production d’emballages en aluminium (canettes…). Cette entreprise a présenté "Toward A Perfect Circle", une vision de l'industrie qui explique comment atteindre un taux de recyclage de 90% par rapport au taux actuel de 69%. Aujourd'hui, l'aluminium recyclé ne consomme que 5% de l'énergie nécessaire à la confection de canettes vierges, et les canettes recyclées peuvent être remises en rayon en 60 jours seulement.


Boliden, une entreprise minière suédoise, a une capacité annuelle de recyclage de 120 000 tonnes de matériel électrique - y compris des cartes de circuits imprimés provenant d'ordinateurs et de téléphones portables, principalement d'Europe - ce qui en fait l'un des plus grands recycleurs de métaux issus de matériel électronique au monde.


Outokumpu est une multinationale finlandaise spécialisée dans les aciers inoxydables et les technologies métallurgiques. L'acier inoxydable est fabriqué à partir de matériaux recyclés. À la fin de son cycle de vie, il est recyclable à 100% sans aucune perte de qualité. Outre la recyclabilité, la durabilité est un aspect important de l'économie circulaire. L'utilisation de l'acier inoxydable prolonge la durée de vie des applications et des composants car l'acier inoxydable nécessite un entretien minimal, ce qui est à la fois rentable et bénéfique pour l'environnement et la société.


En conclusion


Les besoins en métaux rares ou industriels ne feront qu’augmenter à l’avenir, or leur disponibilité permanente à un coût abordable est un enjeu géostratégique majeur. Le développement de l’économie circulaire a donc très certainement un potentiel intéressant car il rencontre de nombreux défis, tels que la surexploitation des ressources naturelles, la construction du monde énergétique de demain, le développement d’innovations liées à la circularité…



1 Les métaux industriels (cuivre, fer, zinc, etc.) se distinguent des métaux rares qui sont produits en faible tonnage (moins de 100 000 tonnes par an pour le cobalt, le tungstène, le lithium, le mercure, le tantale, le niobium…).
2 Source: refinitiv
3 Source: L’écho du 16 mars 2022
4 Les entreprises citées le sont à titre illustratif et ne constituent pas des conseils d’achat.


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Thème économie Circulaire dans Re=Bel

 

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