La pandémie de Covid-19 a amené nos responsables politiques à prendre des décisions qui constituent un équilibre entre la santé publique, les conséquences économiques des mesures et le respect des libertés, aussi bien individuelles que collectives. L’espoir règne de voir les campagnes de vaccination maitriser assez rapidement ce fléau, et que l’optimisme renaisse, entraînant des perspectives de reprise économique pour 2021, ainsi qu’une hausse de l’inflation.
Conséquence d’une forte diminution de la demande, l’inflation est retombée dans la zone euro, en 2020, à un niveau proche de 0%. Les modes de vie ont en effet changé. Les ménages, confrontés à une «épargne forcée» ont moins dépensé et les prix du pétrole se sont effondrés sous l’effet d’une forte diminution de la demande, tant au niveau privé qu’au niveau des entreprises. Observons que d’autres éléments ont exercé une pression à la baisse sur les prix à la consommation. Il en est ainsi de la baisse de la TVA dans certains pays.
Au fur et à mesure que la situation se normalisera, l’inflation devrait repartir à la hausse. Elle est d’ailleurs déjà remontée à 1,6%1 dans la zone euro au mois d'avril 2021. Il est probable que, sous l’impulsion de la réouverture progressive de l’économie, elle poursuivra sa progression tout au long de l’année 2021 avant de retomber par la suite.
Notons que la Banque centrale européenne (BCE) prévoit une inflation de 1,2% en 2022 et de 1,4% en 20232. Une inflation qui, dans la zone euro, se situerait entre 1 et 1,5% constitue une mauvaise nouvelle pour l’épargnant. À ce niveau d’inflation, il est peu probable, en effet, que la BCE remonte ses taux directeurs, hypothéquant de la sorte une hausse des taux d’épargne (minimum légal de 0,11%). Par contre, ce niveau d’inflation est suffisant pour venir grignoter, année après année, le pouvoir d’achat de l’épargnant.
Placer ses économies, à plus long terme, comme le faisait autrefois le «bon père de famille» sur un compte à terme ou en bons de caisse n’est guère plus rémunérateur. Le même constat s’impose pour les bons d’État belges à 10 ans dont le rendement avoisine 0%3. Ce phénomène de taux bas à long terme est également l’une des conséquences de la politique monétaire de la BCE. En achetant des obligations sur le marché, cette institution maintient les taux bas afin de redynamiser l’économie et de stimuler les investissements, gardant le coût du crédit bas.
Les états ont vu leur dette augmenter à la suite de leurs interventions budgétaires expansionnistes. Ce niveau de dette élevé n’est soutenable que si les taux d’intérêts restent bas. Les actions de la BCE s’apparentent donc à un transfert de revenus des épargnants vers les emprunteurs. Maintenir des taux bas est probablement plus facile à faire passer qu’une taxation élevée sur l’épargne.
Quelles sont les conséquences pour l’épargnant?
Il est fort probable que l’épargnant restera confronté, plusieurs années encore, à des taux bas et à une perte de pouvoir d’achat. Il est dès lors primordial de se poser les bonnes questions. Détenir des liquidités demeure impératif, il faut disposer d’une réserve. Il est cependant opportun d’envisager d’autres options pour le reste de l’épargne, en fonction de chaque cas personnel. Quelles perspectives? Quels montants? Quelles durées? Découvrez nos outils en ligne ou prenez rendez-vous avec votre conseiller afin de trouver la solution la mieux adaptée à vos souhaits.
1 Source: Thomson Reuters
2 Source: ECB
3 Source: Thomson Reuters – au 17/05 _ 10 ans 0,22%
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