
Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy

Els Vander Straeten
Investment Strategy
14 mai 2025
Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy
Els Vander Straeten
Investment Strategy
Les actions européennes ont bénéficié d'un afflux continu de capitaux depuis le début de l'année. De nombreux gestionnaires de fonds ou de fonds de pension déplacent une partie de leurs investissements des États-Unis vers l'Europe. Cela explique la forte performance des actions européennes au cours des trois premiers mois de l'année. Et ce, alors que le marché boursier américain a perdu beaucoup de terrain. Depuis le "Libération Day" ou l'annonce des taux "réciproques" le 2 avril, l’évolution en monnaie locale est assez similaire.
Le repositionnement des grands investisseurs institutionnels a été une réponse à l'incertitude créée par les politiques de Trump, mais aussi au changement d'état d'esprit européen et allemand.
L'Allemagne reprendra son rôle de moteur de l'UE grâce aux réductions d'impôts promises, aux dépenses de défense et au fonds d'infrastructure de 500 milliards d'euros prévu pour les dix prochaines années. Tout cela devrait stimuler la croissance. Le sentiment d'urgence (en matière de dépenses de défense, de transition énergétique, d'autonomie stratégique, etc.) est bien vivant et permettra, espérons-le, de remettre sur la table le rapport de Mario Draghi contenant les réformes nécessaires.
En outre, les risques d'inflation sont plus faibles en Europe, surtout depuis que les prix du gaz et du pétrole ont fortement baissé. Cela permet à la Banque centrale européenne (BCE) de maintenir une politique monétaire accommodante. Les baisses de taux d'intérêt donnent déjà de l'oxygène à l'économie de la zone euro et de nouvelles baisses de taux d'intérêt pourraient être à l'ordre du jour de la BCE. Une moins bonne nouvelle pour les épargnants, mais positive pour les entreprises et peut-être aussi pour la bourse.
Bien entendu, l'Europe n'est pas à l'abri de ce qui se passe de l'autre côté de l'Atlantique. Il convient toutefois de mettre les choses en perspective. L'impact des droits de douane sur les produits européens vendus aux États-Unis est limité car ils sont souvent produits directement sur le sol américain et ne sont donc pas soumis à ces droits de douane. Le secteur de la consommation de base, par exemple, y échappe largement. Nestlé, Unilever et L'Oréal produisent principalement aux États-Unis. C'est moins le cas pour le secteur européen du luxe, mais là encore, ces entreprises disposent d'un plus grand pouvoir de fixation des prix et peuvent être en mesure de répercuter les droits de douane sur leurs clients.1
En bref, les entreprises européennes qui composent l'indice Stoxx Europe 600 enregistrent 26 % de leurs ventes aux États-Unis. Il s'agit principalement de services et de biens produits localement, ce qui signifie que seulement 6 % des ventes sont effectivement exportées vers les États-Unis et donc soumises à des droits d'importation.1
La confiance internationale dans les institutions américaines a certes été mise à mal ces derniers mois, mais cela ne signifie pas que nous renonçons à la confiance dans les États-Unis. L'économie américaine continue de se distinguer par
À court terme, les actions politiques américaines sont actuellement très imprévisibles. Les marchés financiers ont clairement fait comprendre à Trump que toute mesure agressive d'augmentation des droits de douane entraînerait des problèmes économiques. Nous espérons donc que Trump finira par conclure des accords (y compris avec la Chine) et que, dans ce cas, l'économie américaine pourra croître de 1,7%2 d'ici à 2025. N'oublions pas que les États-Unis ont également quelque chose à perdre dans une guerre commerciale avec l'Europe et la Chine.
Le risque de fluctuations des marchés boursiers et des taux d'intérêt reste élevé, mais dans les deux sens. Les dernières semaines l'ont clairement montré. Garder la tête froide et ne pas vendre d'actions dans la panique semble être la bonne stratégie jusqu'à présent. Cela signifie qu'il faut s'en tenir aux profils des investisseurs et viser une pondération neutre en actions. Rester investi et étaler l'achat de nouvelles actions dans le temps peut être une bonne stratégie pour l'investisseur à long terme.
1 Source : Candriam Ne négligeons pas les actions européennes! 25-01-2025
2 Source : Belfius Research
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