
Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy

Philippe Evrard
Investment Strategy
30 avril 2025
Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy
Philippe Evrard
Investment Strategy
Pour rappel, voici quelques moments importants qui ont jalonné ce mois:
• le 2 avril, jour de la libération, Donald Trump ouvre les hostilités en frappant unilatéralement la quasi-totalité des pays de droits douaniers supplémentaires d’au moins 10%. Certains se voient taxés d’un taux (beaucoup) plus élevé, comme la Chine et l’Union Européenne, selon une méthodologie plus que discutable. Le tarif universel est en vigueur depuis le 5 avril et les tarifs plus élevés entrent en vigueur le 9 avril. Les produits chinois sont initialement soumis à une taxe supplémentaire de 54% (par rapport à janvier).
• Le 4 avril, riposte chinoise qui augmente ses taxes sur les produits américains de 34%.
• Le 9 avril:
• Le 10 avril:
• Le 11 avril, la Chine passe son niveau de taxes à 125%.
• Les 12 et 14 avril, quelques exemptions chinoises sont octroyées par Trump (smartphones, ordinateurs, automobile…)
• Le 22 avril, Trump fait un double retournement:
En ce qui concerne les relations sino-américaines, plusieurs déclarations ont été faites ces derniers jours afin d'apaiser la situation tout en maintenant la pression.
Aux Etats-Unis, l’ensemble des marchés ont réagi en mode panique:
• Le S&P 5001 a perdu sur le mois jusqu’à 13% (en €) avant de reprendre des couleurs depuis les annonces de détente.
• Les taux d'intérêt sur les obligations d'État américaines (Treasuries) ont augmenté de 0,50% entre le 4 et le 11 avril, et ce pour toutes les échéances comprises entre 2 et 10 ans. Après l'annonce du report de 90 jours et le « revirement » du 22 avril, les taux d'intérêt ont de nouveau baissé et sont désormais revenus aux niveaux enregistrés début avril.
• Même scénario pour le dollar: alors que certains parlaient de parité euro-dollar en début d'année, l'euro s'échangeait à 1,15 dollar juste avant le « revirement », avant de retomber à 1,135 dollar pour un euro.
Les autres places financières mondiales ont également souffert de ce vaudeville mais dans une moindre mesure.
Alors que la guerre tarifaire n’est pas encore terminée (et pourrait donc rebondir de plus belle), il nous semble important de prendre un peu de recul.
« The Art of the deal", un rapport de force, surprendre l’adversaire… quelques constantes chez Trump. Il veut depuis le départ (re)négocier certains accords en sa faveur. Et sa manière de faire en déroute plus d’un. Il arrivera plus que probablement à ses fins, mais dans une proportion certainement moins forte qu’annoncé. Et tout le monde sera content d’un « deal »: il aura gagné quelque chose et les autres auront moins perdu qu’annoncé.
La façon dont les « partenaires » commerciaux ont été traités n’est en fait pas tellement une surprise en soi. Ce sont surtout les volte-face permanents qui ont alimenté cette incertitude tant détestée par les marchés.
Le leadership américain a en tout cas perdu de sa superbe pendant ce mois et mettra probablement des mois à recréer la confiance.
La surréaction au « libération day » a été « surprenante », en tout cas dans l’ampleur. Trump allait-il réellement rester sur ses positions ou a-t-il subi des pressions pour lâcher la bride? Il est probable que l’envolée des taux des treasuries américains – et leur impact direct sur le budget de l’Etat – ait joué un rôle important dans ses revirements. Comme la pression de certaines major clés tel que Apple qui se fournit quasi exclusivement en Chine.
La saison des résultats des entreprises qui est en cours reste pour l’heure de bonne facture mais les prévisions pour le trimestre suivant sont inévitablement marquées par cette guerre tarifaire.
Il est désormais important pour les marchés de moins réagir dans l’émotion: Trump est coutumier des effets d’annonce qui ne débouchent dans la durée que sur peu de changements.
On l’a dit à plusieurs reprises: sortir du marché lorsque les bourses dévissent est la plus mauvaise chose qui puisse arriver. Après une forte baisse, il y a généralement un fort rebond. En effet, depuis quelques jours, les marchés repartent à la hausse avec la diminution de l’incertitude. Les investisseurs qui ont quitté le marché ne profiteront pas de la hausse potentielle qui suit généralement chaque période de correction.
Le choc engendré par ces épisodes marque également un tournant dans l’appétit des investisseurs. Contrairement aux deux années précédentes où les regards étaient braqués sur la technologie américaine, la diversification devient désormais clé. Un peu plus d’Europe en portefeuille, un peu moins de valeurs américaines, privilégier des secteurs plus défensifs comme les soins de santé deviennent progressivement des évidences. Une stratégie préconisée par Belfius depuis de nombreuses années.
1Dans le cas d'un indice de type "Total Return", les dividendes des actions sont réinvestis dans l'indice (contrairement à un indice de type "Price"). Vous trouverez de plus amples informations sur ces indices à l'adresse suivante: https://www.spglobal.com/spdji/en/indices/equity/sp-composite-1500/#overview
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