22 mai 2024

Nicolas Deltour

Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy

Fédéric Heirebaudt

Frédéric Heirebaudt
Investment Strategy

Actuellement, l'Europe a la cote sur les marchés. La proportion d'investisseurs qui font la part belle aux actions européennes dans leur portefeuille d'actifs n'a plus été aussi élevée depuis février 2022, selon le dernier sondage de Bank of America (BofA1).

Ce retour en grâce repose sur l'optimisme des gestionnaires d'actifs pour la conjoncture européenne. Un taux net de 50% des répondants s'attendent à une économie plus solide en Europe dans les douze prochains mois signale la même banque américaine (BofA1).

Il faut dire que l’économie européenne et de la zone euro ont connu un redressement assez conséquent en quelques mois. Ceci est bien visible sur le graphique ci-dessous qui compare l’indice européen Stoxx 600 avec l’indice des surprises économiques sur la zone euro (ligne grise). Les chiffres macros battant systématiquement les attentes du marché depuis plusieurs mois, l’indice des surprises passant positif (au-dessus du zéro) en janvier. On peut remarquer que cette hausse est (quasi) concomitante avec la hausse de l’indice boursier (source Updata).


MMI-Graphic1

Les rendements du passé ne constituent pas des indicateurs fiables pour des rendements futurs.

Un même temps, la proportion d'investisseurs qui pensent que la croissance économique européenne va ralentir à court terme a sensiblement diminué. Cette embellie attendue est à mettre en relation avec les espoirs d'une baisse des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne en juin de cette année. Il y avait donc trop de pessimisme à propos de l'Europe de la part des investisseurs.


La grande rotation vers l'Europe?


Que l'on ne s'y méprenne pas, le mouvement de hausse est bien évidemment généralisé sur les indices d'actions à l'échelle mondiale. Mais les experts sont désormais nettement plus optimistes qu'à l'accoutumée pour les perspectives des valeurs européennes, toujours selon ce même sondage1 on constate une augmentation de l'allocation des fonds en actions européennes par les gestionnaires de fonds.


Des actions "presque deux fois moins chères" qu'à Wall Street?


Si (certains) grands investisseurs sont enclins à calmer leur enthousiasme autour du marché américain, cela s'explique en partie par la forte hausse des valorisations de l'autre côté de l'Atlantique ces derniers mois. En clair, l'Europe n'a jamais été aussi bon marché par rapport aux États-Unis. Le Stoxx Europe 600 affiche en ce moment un ratio de cours sur bénéfice de seulement 15.08, très éloigné des 25.21 du S&P 500 (cours de bourse de l'action divisé par le bénéfice net par action sur les 12 derniers mois - source Refinitiv au 30 avril 2024). Et même lorsque l'on exclut le secteur technologique, moins présent chez nous, et que l'on compare des sociétés actives dans des secteurs similaires, l'écart reste important.


Diversification sectorielle?


Il faut également souligner la diversification sectorielle qu'offrent les marchés européens face à l'omniprésence du secteur technologique à la Bourse de New York. Le panier de valeur composé de grands noms européens qui rivalisent avec les "Magnificent Seven" de Wall Street s’appelle les "Granolas" (pour plus d’infos, voir aussi ici: granolas - Belfius).

Ces valeurs, sont actives dans des secteurs variés allant de la santé au luxe, en passant par la consommation de base et même la technologie. Elles sont aussi très exposées à l'international, réinvestissent dans leur croissance future et affichent des valorisations plus attractives en comparaison avec les "Magnificent Seven".


Dividendes intéressants?


Autre grand argument jouant en faveur des valeurs européennes, ces dernières offraient des rendements sur dividendes nettement plus élevés. Au sein du Stoxx Europe 600, le rendement brut annuel du dividende (soit le dernier dividende annualisé divisé par la valeur actuelle de l'action) était en moyenne de 3,21%, contre seulement 1,73% pour le S&P 500 (source Refinitiv au 30 avril 2024).

La générosité des entreprises européennes envers leurs actionnaires ne se limite d'ailleurs pas aux dividendes. Les niveaux de rachats d'actions ont eux aussi grimpé à des niveaux historiques en Europe, (source BlackRock) signe que le management des entreprises profite de l'attractivité du cours de leurs titres.


L’analyse technique confirme-t-elle le fondamental?


La réponse est oui car plusieurs éléments positifs sont à remarquer. Premièrement l’indice est parvenu à faire un plus haut historique, parvenant d’abord à franchir ses points hauts de 2023 et par après en mars de cette année, son plus haut historique de 2021. Les nouveaux records sont un signal haussier et très souvent le signe d’une tendance forte et persistante.

Les moyennes mobiles sur 50 et 200 jours, les plus suivies par les investisseurs, continuent de monter et de soutenir l’indice Stoxx Europe 600 en tant que supports. Après la forte hausse de ces derniers mois une correction saine n’est pas du tout à exclure mais les objectifs de cours pour les prochains mois restent à la hausse (source Updata).


En conclusion,


Valorisations attractives, diversification sectorielle, environnement macroéconomique favorable, générosité envers les actionnaires, les sociétés européennes ne manquent pas d'atouts! Portées par ces facteurs positifs, les sociétés cotées européennes semblent bien parties pour prolonger leur retour en force d’autant plus que la tendance à moyen/long terme est à la hausse.

Source: 1BofA Global Research: Award Winning Global Research & Data Driven Insights



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