13 décembre 2023

Nicolas Deltour

Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy

Philippe Evrard

Philippe Evrard
Investment Strategy


Les Nations unies ne laissent planer aucun doute. L'égalité des sexes est un droit humain fondamental. En outre, l'autonomisation des femmes a des conséquences socio-économiques car elle renforce la productivité et la croissance.

Pourtant, elles sont loin d'avoir toujours accès à un travail décent. Elles doivent faire face à des salaires plus bas, même pour le même travail, et à la ségrégation du marché du travail. La situation pourrait être meilleure en Belgique aussi.

La raison pour laquelle il faut tendre vers plus d'égalité entre les hommes et les femmes est évidente. Donner à chaque talent les mêmes chances de se développer, indépendamment du genre ou du sexe, et ce dans toute la société.


Un état des lieux catégorique


En France, une date symbolique a été relevée par plusieurs médias: Depuis 11 h 25 ce lundi 6 novembre, les femmes en France travaillent « gratuitement », selon la newsletter Les Glorieuses qui lutte contre les inégalités entre les sexes. L'écart de salaires constaté par Eurostat en France entre les hommes et les femmes était de 15,4% en 2021. Converti en jours ouvrés, cela équivaudrait à un peu moins de trente-neuf jours - soit près de deux mois de travail offerts, d'après le média féministe1

En Belgique, selon le rapport établi par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes en 20212, l’écart salarial au niveau du salaire horaire s’élève à 8% en défaveur des femmes. Cet écart est plus important dans le secteur privé (11,3%) que dans le secteur public (4,3%). La taille de l’entreprise joue également: l’écart salarial grandit avec la taille de l’entreprise.

A titre de comparaison internationale, bonne nouvelle pour notre pays. Sur la base des chiffres 2020 et d’une autre méthodologie de calcul, les hommes gagnent 1,2% de plus que les femmes en Belgique, à fonction et situation identiques, alors que la moyenne des pays de l'Union européenne est de 10,6% et celle de tous les pays de l’OCDE est de 12%. La Belgique est l'État le mieux classé devant la Bulgarie, la Colombie, le Costa Rica et la Roumanie, dans cet ordre. À l'autre bout du classement, le Japon, la Lettonie et la Corée du Sud ferment la marche avec, dans ce dernier pays, un écart supérieur à 30%3.



Et pourtant…


Des études montrent que les entreprises où l'équilibre entre les hommes et les femmes est mieux respecté sont plus performantes à long terme.

C'est ce que le gestionnaire de fonds Candriam, notre partenaire, a vérifié. Les entreprises ayant un nombre égal de femmes et d'hommes à leur tête sont-elles mieux gérées? Et cela se répercute-t-il sur leurs résultats financiers et le cours de leurs actions?

Les entreprises dont le conseil d'administration compte au moins une femme sont en moyenne 26% plus performantes que celles dont le conseil d'administration est exclusivement composé d'hommes.

Candriam a constaté que ce que nous pressentons intuitivement est vrai. Les entreprises qui valorisent l'égalité des sexes connaissent mieux leurs clients ET leur personnel est plus heureux. En outre, elles parviennent plus facilement à attirer les meilleurs talents. Et oui, les études menées ces dernières années prouvent que ces entreprises sont également plus performantes sur le plan financier.

Mais d’autres études arrivent aux mêmes conclusions. C’est le cas de BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde: Les entreprises où la parité femmes-hommes est respectée affichent une rentabilité plus élevée que les autres4.

L’étude démontre qu’entre 2013 et 2022, les entreprises dont le genre du personnel est à l’équilibre ont affiché une surperformance de 2% par an par rapport à leurs concurrentes des mêmes secteurs.

Cette étude a porté sur 1.250 entreprises en mesure de fournir des données sur l'égalité des genres et conclut que celles qui respectent l'équilibre entre les femmes et les hommes ont enregistré une rentabilité de leurs actifs annuelle moyenne de 7,7% supérieure aux autres.

En effet, les entreprises où les hommes sont plus nombreux affichent une rentabilité de à 5,6%. Quant à celles où les femmes sont en surnombre, elles sous-performent également, à 6,1%.

En outre, les entreprises où les femmes détiennent des rôles clés sont aussi plus performantes. Aux États-Unis en particulier, l'étude relève que celles qui offrent de longs congés de maternité sont aussi plus rentables, en raison de la satisfaction supérieure de leurs employés, qui performent mieux en retour.


En conclusion


L’égalité homme-femme, un des 17 objectifs de développement durable des Nations Unies5, a encore beaucoup de chemin à parcourir. Ces dernières années, l’actualité nous l’a rappelé trop souvent.



1 https://lesglorieuses.fr/6novembre11h25/?utm_medium=email&utm_campaign=6Novembre11h25

2 https://igvm-iefh.belgium.be/fr

3 Bron: OCDE

4 https://www.blackrock.com/corporate/literature/whitepaper/lifting-financial-performance-by-investing-in-women.pdf

5 https://sdgs.un.org/goals


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