22 mai 2023

Nicolas Deltour

Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy


Malgré le feuilleton bancaire américain, malgré l’inflation et les tours de vis des banquiers centraux, les grandes capitalisations ont présenté dans leur ensemble un bilan de santé plus robuste que ce que le marché attendait.Les attentes étaient certes peu glorieuses, mais elles ont au moins pu être rencontrées dans plusieurs secteurs. Seules grandes victimes au premier trimestre : les sociétés énergétiques, sur fonds de prix pétroliers en baisse.



Pricing Power


Le « pricing power » reste le maître-mot, déterminant pour la capacité des sociétés à préserver leurs marges dans un monde de prix continuellement haussiers. Les principaux facteurs de ce pouvoir sont bien connus : force de la marque et/ou avantage compétitif majeur.


L’insolente performance des géants du luxe en est sans doute le meilleur exemple ; les LVMH, Hermes, Moncler, Richemont de ce monde ont présenté des résultats historiques, et laissent penser que, dans certains milieux, on ne connaît pas la crise. Le réveil du consommateur asiatique, et la réouverture de l’économie chinoise, au sens large, n’y sont bien sûr pas étrangers.


A l’opposé, certaines grandes chaînes de distribution semblent avoir plus de mal à répercuter la hausse de leurs coûts, et certaines marges en ont été affectées dans ce secteur des grands magasins.


Robustesse des bilans bancaires… européens


L’autre maître-mot du moment : bilan. Bilan bancaire, pour être précis. Et la solidité de celui-ci a bien entendu été testée par les marchés depuis les déboires de SVB et autres petites banques américaines.


Et pourtant, le secteur bancaire, en particulier européen, bat les attentes. Barclays, Deutsche Bank, BNP, etc, ont présenté des résultats solides. L'évolution de la courbe des taux permet aux banques de retrouver de la marge.


Au-delà de la rentabilité, le marché a eu l’occasion d’être rassuré sur la solidité des bilans comptables des banques, et les banques européennes semblent désormais sorties de la ligne de mire des attaques spéculatives.


Côté américain, si la tension reste palpable auprès des banques de taille intermédiaire, les géants semblent tirer leur épingle du jeu, qu’ils s’appellent JP Morgen, Citigroup ou encore Wells Fargo. Là encore, les taux d’intérêt ont donné un joli coup de pouces à la génération des marges.


Récession ou pas, là n’est plus la question


Pour les mois qui viennent, si les résultats réels des entreprises restent un facteur important dans l’orientation des bourses, c’est à nouveau du côté de Francfort et de Washington, et plus précisément des sièges des banques centrales, que les regards vont se tourner.


Les chiffres de l’inflation réservent de temps à autre des surprises. Tantôt positives, tantôt négatives.


Si le consensus est relativement clair quant à la direction que doit prendre l’inflation, et avec elle les taux directeurs, des deux côtés de l’Atlantique, il en va autrement du tempo. La vitesse à laquelle l’inflation régresse restera la source de stress – ou de soulagement- majeure des mois qui viennent.




Les entreprises mentionnées dans cet article sont citées à titre d'information et ne constituent pas un conseil d'achat.



Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque, donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne contient pas de conseil en investissement personnalisé, pas de recommandation d’investissement, ni de recherche indépendante en matière d’investissement. Si vous êtes à la recherche de conseils en investissement personnalisés, vous pouvez vous adresser à votre conseiller financier qui se fera un plaisir d’examiner avec vous les effets éventuels de cette vision sur votre portefeuille d’investissements personnel. Les chiffres mentionnés sont des instantanés et sont susceptibles d’évoluer.