3 mars 2023

Nicolas Deltour

Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy

Els Vander Straeten
Investment Strategy

Même si la nervosité commence à monter, la plupart des marchés boursiers ont pu clôturer le mois de février sur une note positive. Notamment parce que les taux d'intérêt ont légèrement augmenté. Les investisseurs obligataires craignent que les banques centrales ne maintiennent les taux d'intérêt élevés plus longtemps, tandis que les investisseurs en actions espèrent toujours que la fin du cycle des taux d'intérêt arrive et qu'une première baisse des taux puisse se produire cette année aux États-Unis.


L'économie résiste


Les derniers chiffres macroéconomiques semblent indiquer un atterrissage en douceur de l'économie américaine plutôt qu'un ralentissement brutal. Les ventes au détail ont été fortes en janvier après deux mois faibles. Le plus remarquable reste la vigueur du marché du travail avec 517 000 nouveaux emplois créés en janvier et un taux de chômage de seulement 3,4%. Les nouveaux emplois sont principalement créés dans les secteurs les plus durement touchés par la pandémie (hôtellerie, loisirs).


L'année 2023 a donc connu un meilleur départ que prévu. Pour autant, le risque de récession n'est pas totalement écarté. Si les indicateurs de confiance globaux dépassent le seuil de 50, signe de croissance, l'indicateur des nouvelles commandes reste faible, à 42,5. Cela signifie que les carnets de commandes de l'industrie ne sont finalement pas aussi bien remplis que l'espéraient les chefs d'entreprise. C'est généralement un signe avant-coureur d'un ralentissement de l'économie.


À la fin de l'année 2022, vous ne pouviez pas ignorer les scénarios apocalyptiques pour l'Europe. Ceux-ci ne semblent pas se réaliser pour l'instant. Les indices de confiance (ZEW allemand, PMI de la zone euro) continuent de surprendre positivement. La baisse des prix de l'énergie et la poursuite de l'amélioration des goulets d'étranglement du côté de l'offre donnent de l'espoir pour un atterrissage en douceur de l'économie. Pour la première fois en 9 mois, le baromètre manufacturier a enregistré un indice supérieur à 50, mais les fabricants sont également préoccupés par la baisse des nouvelles commandes.


Belfius Research a légèrement revu à la hausse ses perspectives de croissance pour 2023. L'économie américaine pourrait croître de 0,9% et celle de la zone euro de 0,5% en 2023.


L'objectif d'inflation n'est pas à portée de main


Les banques centrales des États-Unis et de la zone euro visent un taux d'inflation moyen de 2%. Cet objectif pourrait ne pas être atteint cette année ou en 2024. Belfius Research prévoit un refroidissement de l'inflation américaine vers 3-4% cette année et 2,5% en 2024. Dans la zone euro, l'inflation restera élevée plus longtemps. Belfius Research la voit évoluer vers 6% cette année et 3 à 3,5% l'année prochaine.


Si l'économie se comporte mieux que prévu au cours des prochains mois, l'inflation risque de rester élevée plus longtemps. En ce sens, les chiffres de l'inflation pour janvier ont déçu. Aux États-Unis, ils n'ont baissé que d'une fraction et moins que ce qui était espéré. Dans la zone euro, l'inflation de base (hors alimentation et énergie) est restée stable en janvier. Il est clair que le travail des banquiers centraux n'est pas encore terminé.


La géopolitique reste perturbée


Les marchés boursiers se sont redressés depuis la mi-octobre. À l'automne 2022, le pessimisme prévalait et les valorisations étaient faibles. Les investisseurs en actions ont profité de bonnes nouvelles telles que la baisse des prix du gaz et la réouverture de la Chine pour prendre des positions. Aujourd'hui, les valorisations sont déjà plus chères, mais pour l'instant, les investisseurs en actions semblent ignorer à la fois les préoccupations géopolitiques croissantes (Ukraine, tensions entre les États-Unis et la Chine) et la hausse des taux d'intérêt à long terme.


Le rallye est-il une hausse temporaire dans un marché baissier ou le début d'un marché haussier? 66% des investisseurs professionnels participant à l'enquête mensuelle de Bank of America ne croient pas à un rallye boursier durable. Ils pensent que nous sommes dans un rallye baissier, c'est-à-dire que nous allons revenir à de nouveaux points bas de la bourse.


Nos convictions


Nous restons malgré tout investis sur les marchés d'actions. À long terme, les actions offrent une meilleure protection contre l'inflation que les placements sans risque, mais nous sommes conscients qu'une correction temporaire est possible. Il est conseillé d'étaler les nouveaux investissements dans le temps.



Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque, donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne contient pas de conseils en investissement personnalisés, pas de recommandations d’investissement, ni de recherche indépendante en matière d’investissement. Si vous voulez des conseils en investissement personnalisés, vous pouvez vous adresser à votre conseiller financier qui se fera un plaisir d’examiner avec vous les effets de cette vision sur votre portefeuille d’investissements personnel. Les chiffres indiqués sont un instantané et sont susceptibles de changer.