Maud Reinalter,
Chief Investment Officer
Donovan Dath,
Portfolio Manager
9 décembre 2024
La semaine dernière, il était difficile d’ignorer les problèmes politiques chez nos voisins français. Nous ne reviendrons pas ici sur les différents moments clés de la semaine (rejet du budget, motion de censure contre Michel Barnier et démission de ce dernier). Par contre, il est intéressant de noter la manière dont le marché s’est comporté.
Du côté obligataire, nous notions la semaine dernière que les taux à maturité 10 ans français avaient dépassé ceux de la Grèce. Cette semaine, tous les yeux étaient rivés sur le ‘’spread’’ (l’écart de rendement) entre les obligations gouvernementales à 10 ans françaises (‘’OAT’’) et son équivalent allemand (‘’bund’’). Ce spread avait fortement réagit à la hausse lundi 2 décembre, témoignant de la méfiance des investisseurs envers les obligations françaises. Cette hausse a cependant été partiellement annulée en fin de semaine suite à l’annonce de la démission de Barnier. Les CDS français (Credit Default Swaps – instrument qui sert à s’assurer contre un défaut potentiel d’un émetteur) sont également devenus plus chers lundi dernier, avant d’eux aussi baisser jeudi 5 décembre. Au bout du compte, les marchés obligataires ont donc fortement réagit dans un sens puis dans l’autre, terminant la semaine sur des niveaux plus ou moins inchangés.
De manière plus générale, le taux des obligations européennes ont beaucoup baissé depuis le 20 novembre. Les baisses de taux qui devraient se poursuivre dans notre zone ainsi qu’une situation économique plus difficile ont en effet exercé une pression baissière sur les taux. Les obligations allemandes à 10 ans ont fleurté avec les 2.03% la semaine dernière avant de légèrement rebondir par la suite. Ce niveau n’avait plus été vu depuis le 1er octobre. Les obligations gouvernementales dans lesquelles nous sommes investi ont bénéficié de ce mouvement récent.
Brièvement et pour rappel, la dynamique des taux est bien différente aux Etats-Unis étant donné les pressions haussières qu’infligerait Donald Trump au marché des taux : inflation potentiellement plus élevée, déficit plus important et dépenses fiscales élevées.
Pour terminer sur l’inflation, nous notons un léger rebond de l’inflation de l’Eurozone en novembre, qui est repassée à 2.3%, au-dessus de la cible de la banque centrale (2%). L’inflation du secteur des services, à 3.9%, reste l’une des sous-composantes les plus élevées. Chez Belfius Asset Management, nous ne pensons pas pour l’instant que ces chiffres d’inflation viendront remettre en cause les baisses de taux à venir en zone euro. Les anticipations d’inflation restent pour l’instant plus élevées aux Etats-Unis, ce qui a donné lieu à une forte adaptation des baisses de taux attendues en 2025. En septembre, les investisseurs s’attendaient à 6 ou 7 baisses de la part de la Réserve Fédérale en 2025, contre seulement 3 aujourd’hui. La nomination de Trump n’est bien entendu pas étrangère à ce mouvement. Ce mouvement est également en partie responsable de la forte appréciation du dollar ces dernières semaines, qui pourrait donc encore rester fort à moyen terme.
La semaine passée, notre allocation est restée relativement stable après les changements de ces dernières semaines.
Les performances du passé ne sont pas un indicateur fiable des performances actuelles ou futures.
Dans le cas d’un indice de type «Price» les dividendes des actions ne sont pas réinvestis dans l’indice (par opposition à un indice de type «Total Return»). Vous trouverez plus d’informations concernant ces indices sur MSCI Europe Index; MSCI USA Index; MSCI Japan Index; MSCI Emerging Markets Index.
Les performances du passé ne sont pas un indicateur fiable des performances actuelles ou futures.
Pour un indice de type «Price» les dividendes des actions ne sont pas réinvestis dans l’indice (par opposition à un indice de type «Total Return»). Vous trouverez plus d’informations concernant ces indices sur JAN12_ESG_EMU_Government_Bond_IG_Index_Methodology ; iboxx-eur-dashboard.pdf (spglobal.com) ; Bloomberg Pan-European High Yield Total Return Index; J.P. Morgan ESG EMBI Global Diversified Index.
#US #PMI
L'indice Purchasing Managers Index (PMI) manufacturier américain s'est amélioré à 48,4 en novembre, contre 46,5 en octobre, dépassant les attentes de 47,5. Cependant, l'indice reste en territoire de contraction (inférieur à 50) pour le 8e mois consécutif et 24 des 25 derniers mois, signalant des défis persistants dans le secteur.
En revanche, le secteur des services a légèrement reculé, avec l'ISM Services PMI à 52,1 en novembre, en baisse par rapport à 56,0 en octobre et en dessous des 55,5 prévus. Cela reflète un ralentissement de la croissance dû à des nouvelles commandes plus faibles et à des prix toujours élevés. Malgré ces défis, l’indice reste au-dessus de 50, signe d’une expansion continue, quoique plus lente.
Évolution du PMI manufacturier américain et du PMI des services
Sources : Bloomberg, Belfius Asset Management.
Les résultats passés ne constituent pas une indication fiable des résultats actuels ou futurs.
Ecart de rendement obligataire de la France par rapport à l’Allemagne
Sources : Bloomberg, Belfius Asset Management.
Les résultats passés ne constituent pas une indication fiable des résultats actuels ou futurs.
#France #Politique #Spread
Emmanuel Macron cherche un nouveau Premier ministre, capable de faire adopter un budget 2025 par un Parlement profondément divisé et sans subir le même sort que l’administration de Michel Barnier.
Le chaos qui règne dans la deuxième économie de l’UE a intensifié les inquiétudes des investisseurs quant à la santé budgétaire de la France, conduisant la prime sur la dette française à son niveau le plus élevé depuis la crise financière de 2012.
Les investisseurs réagissent pour l'instant très peu à la chute du gouvernement Barnier.
#Chine #Japanification
Certains investisseurs estiment que la déflation est trop ancrée dans l’économie chinoise pour être facilement résolue par des politiques budgétaires et monétaires. Certaines conditions de l’économie chinoise actuelle font écho à celles observées au Japon dans les années 90, lorsque l’éclatement d’une bulle immobilière a conduit à une stagnation pendant des décennies.
L’inflation sous-jacente (qui exclut les variations du coût de l’alimentation et de l’énergie) s’élève à 0,20 % en Chine. Au Japon, l'inflation sous-jacente a atteint son plus haut niveau depuis 6 mois à 2,30 % alors que la normalisation de l'économie japonaise se poursuit.
Cette situation a poussé pour la première fois le rendement chinois en dessous du rendement japonais.
Obligations chinoises et japonaises à maturité 30 ans
Sources : Bloomberg, Belfius Asset Management.
Les résultats passés ne constituent pas une indication fiable des résultats actuels ou futurs.
Ce document, rédigé et publié par Belfius Asset Management, donne la vision de Belfius Asset Management sur les marchés financiers. Elle ne contient pas de conseil en investissement personnalisé, ni de recommandation d’investissement ou de recherche indépendante en matière d’investissement. Si vous êtes à la recherche de conseils en investissement personnalisés, vous pouvez vous adresser à votre private banker ou wealth manager qui se fera un plaisir d’examiner avec vous les effets éventuels de cette vision sur votre portefeuille d’investissements personnel. Les chiffres mentionnés sont des instantanés et sont susceptibles d’évoluer.
Les entreprises mentionnées sont citées à titre d'exemple et leur mention ne constitue pas une recommandation d'achat.
Les performances passées, les simulations de performances passées et les prévisions de performances futures d’un instrument financier, d’un indice financier, d’une stratégie ou d’un service d’investissement ne sont pas des indicateurs fiables des performances futures.
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