23 septembre 2025
Depuis quelques semaines, les actions sont légèrement surpondérées dans les portefeuilles mixtes d’actions et d’obligations. L’optimisme de Belfius Investment Strategy repose sur trois piliers: les résultats solides des entreprises, la force de l’innovation technologique et la politique de taux d’intérêt américaine plus souple.
Maintenant que l’été est terminé, revenons sur les résultats du deuxième trimestre. De nombreuses entreprises ont dépassé les attentes. Cependant, n’oubliez pas qu’après le Liberation Day2, les prévisions de croissance des bénéfices avaient presque été divisées par deux, tant en Europe qu’aux États-Unis. Finalement, les résultats du deuxième trimestre se sont souvent révélés conformes aux estimations initiales.
Une fois de plus, nous avons vu que les entreprises américaines ont bien mieux performé que les entreprises européennes. La croissance des bénéfices par action s’élevait au deuxième trimestre (sur une base annuelle) à 11% aux États-Unis, contre une croissance nulle en Europe. Les surprises positives étaient également en faveur des États-Unis. 80% des entreprises américaines ont publié des résultats supérieurs aux prévisions, contre 60% en Europe2.
Le taux de change EUR/USD a certainement eu une influence ici. Le dollar américain a baissé de 8,5% par rapport à l’euro au deuxième trimestre. Une bonne nouvelle pour les exportateurs américains, mais moins bonne pour les entreprises européennes qui tirent des revenus des États-Unis. Le chiffre d’affaires en dollars, converti en euros, vaut alors moins. En même temps, les produits des concurrents américains sont meilleur marché, ce qui exerce une pression supplémentaire sur les marges des exportateurs européens. Ainsi, AkzoNobel, BASF, Nokia, Inditex, Solvay et d’autres entreprises ont déclaré que l’euro plus cher a influencé négativement leurs résultats.
Autre constat: la croissance des bénéfices américains était plus forte que celle du chiffre d’affaires. Les marges bénéficiaires ont donc tenu bon. Les chaînes d'approvisionnement ont été optimisées et des économies de coûts ont été possibles. Une grande partie de cette forte croissance des bénéfices aux États-Unis provient toujours de ce que l’on appelle les 7 Magnifiques3. Ces sept entreprises ont enregistré une croissance des bénéfices de 26% en moyenne, contre une moyenne de 7% pour les 493 autres entreprises de l’indice boursier américain S&P 5002.
L’intelligence artificielle (IA) reste un sujet brûlant. Lors de la présentation des résultats du deuxième trimestre, l’IA a été citée par pas moins de 287 entreprises. Un nouveau record. Il s’agissait souvent d’investissements prévus dans l’IA pour économiser des coûts ou pour attirer des investisseurs. Ceux-ci restent en effet enclins à récompenser les dépenses d’investissement potentielles pour l’IA.
Bien que certains, dont Sam Altman, le CEO d’Open AI, mettent en garde contre une possible bulle spéculative, des différences fondamentales existent avec la bulle Internet à la fin des années 1990. Les leaders actuels (cloud computing, fournisseurs de puces ou plateformes logicielles) sont des entreprises avec de solides cash-flows et dont le chiffre d’affaires et les bénéfices augmentent. Tandis que, dans les années 1990, de nombreuses entreprises n’avaient même pas de business case. Nvidia devrait rester encore un certain temps sur le devant de la scène, tout comme Microsoft, Apple, Meta ou Alphabet.
L'introduction de l’IA dans les entreprises n’en est qu’à ses débuts, ce qui signifie que la demande devrait rester forte. De nouvelles start-up feront leur apparition, et certaine échoueront. Même des entreprises bien établies pourraient rencontrer des difficultés si elles choisissent la mauvaise stratégie. Songez notamment à Intel, qui a mal évalué les innovations technologiques. L’évolutivité et l’innovation détermineront qui survivra.
La forte concentration de grandes entreprises technologiques et de l’internet dans les indices boursiers est un signal d’alerte pour les investisseurs. Ils ne doivent pas se montrer trop téméraires. C’est pourquoi Belfius continue de privilégier une stratégie d'investissement large et équilibrée, avec un portefeuille d'actions bien diversifié sur toutes les régions et secteurs.
Aux États-Unis, le président américain met la Banque centrale sous pression pour baisser le taux directeur. La Réserve fédérale est prête à changer de cap en réduisant le taux de 0,25% le 17 septembre.
Deux remarques:
Belfius Research s’attend à ce que la Réserve fédérale puisse encore baisser un peu plus les taux d’intérêt, mais probablement pas avant 2026, lorsque l’inflation se sera refroidie à nouveau. Les actions performent souvent bien dans un climat de baisse des taux, mais à une condition importante: l’économie ne doit pas entrer en récession. Ce n’est pas notre scénario. Le récent ralentissement de la croissance de l’emploi s’accompagne d’une diminution de la croissance de la population active, ce qui signifie que le taux de chômage ne devrait augmenter que de manière limitée. C’est important pour le consommateur américain qui n’a pas encore freiné ses dépenses. Maintenant que les incertitudes commerciales diminuent progressivement, les perspectives d’investissement s’améliorent. Nous voyons d’ailleurs déjà que les investissements dans l’IA (logiciel, équipements et construction de data centers) contribuent à la croissance.
Belfius continue de miser sur les actions, mais avec une diversification sur toutes les régions et secteurs. Les actions européennes méritent aussi une place. Les valorisations sont historiquement basses et la région est confrontée à de nombreux défis. Mais elle compte aussi des atouts:
Toutes les régions sont donc incluses dans la partie actions. Les États-Unis constituent la part du lion du portefeuille d’actions en raison des solides résultats des entreprises. Mais nous n’oublions certainement pas les entreprises européennes et les pays émergents.
1 Liberation Day le 2 avril ou l’annonce par le président Trump des droits de douane qui s’appliqueraient aux pays qui exportent vers les États-Unis.
2 Source: factset
3 Les Sept Magnifiques ou les 7 grandes entreprises (Nvidia, Microsoft, Apple, Alphabet, Amazon, Meta et Tesla) ayant un poids exceptionnellement élevé dans le S&P 500.
4 Source: Trading Economics – données de décembre 2024
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