Allemagne : mieux vaut un atterrissage brutal qu’une récession.

En octobre, le très influent indice allemand du climat des affaires (l’IFO) s’est stabilisé après une longue période de pessimisme croissant. Les attentes des chefs d’entreprise allemands concernant la conjoncture économique pour les six prochains mois ont été revues à la hausse par rapport au mois de septembre (voir graphique). Ce récent rapport permet d’espérer que l’économie allemande évitera une récession en 2019.


Les investisseurs attendaient avec impatience ces bonnes nouvelles car au cours des neuf premiers mois de l’année, les indicateurs économiques allemands ont fortement déçu. En début d’année, l’indice IFO est tombé sous la barre des 100 points, reflétant le pessimisme de la majorité des entreprises concernant leur situation économique. L’économie allemande souffre du conflit commercial entre les États-Unis et la Chine, lequel pèse lourdement sur le commerce mondial. La Chine est un débouché important pour l’industrie allemande et un fléchissement de la croissance du géant asiatique est donc préjudiciable pour nos voisins de l’est. Par ailleurs, le président Trump a déjà menacé à plusieurs reprises cette année d'augmenter les taxes américaines sur l’importation de voitures européennes, un scénario inquiétant pour l’industrie automobile allemande. Sans parler du Brexit dont les conséquences sur les exportations du plus grand État membre de la zone euro seront bien entendu énormes au cours des prochaines années. Ces inquiétudes ont poussé les entreprises à reporter leurs investissements, ce qui s’est traduit par un fléchissement généralisé de l’économie allemande. En à peine 18 mois, la croissance du PIB allemand a reculé de 3,4% fin 2017 à 0,4% au deuxième trimestre 2019. On craignait que cette tendance se poursuive au deuxième semestre de l’année et plonge l’Allemagne dans une période de récession caractérisée par deux trimestres consécutifs de croissance négative.


Ces dernières semaines toutefois, plusieurs lueurs d’espoir ont été observées, laissant entrevoir une reprise prudente du sentiment économique. Le dialogue récent entre les États-Unis et la Chine a entraîné une nouvelle surenchère des tarifs douaniers comme redouté et a réveillé les espoirs d’une avancée dans le conflit commercial. Le dossier Brexit semble également sur la bonne voie. Le parlement britannique a donné son accord de principe sur le deal conclu entre Boris Johnson et l’UE bien qu’il subsiste des dissensions au sujet du timing. La probabilité d’assister à une sortie chaotique des Britanniques, sans accord, a dès lors fortement diminué et les perspectives économiques allemandes se sont quelque peu éclaircies. Nous prévoyons que l’Allemagne échappera de justesse à une récession pure et dure en enregistrant une croissance faible mais positive aux troisième et quatrième trimestres. Il s’agit donc d’un atterrissage brutal, certes pas idéal mais préférable à une récession.

Cette information (et les éventuels documents joints) est purement informative et ne peut en aucun cas être considérée comme une offre de produits ou de services financiers, bancaires, d’assurance ou de toute autre nature, ni comme un conseil en matière d’investissement.

Partagez cette article: