
Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy
Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy
La nouvelle performance boursière impressionnante de Nvidia, le fabricant américain de microprocesseurs. Alors qu’en 2023, son cours avait déjà progressé de plus de 350%, il a presque quadruplé en 2024. Cela n’a toutefois rien d’étonnant puisque la demande de microprocesseurs avancés explose. À peine 2 ans après le lancement de Chat GPT, les entreprises recourent de plus en plus à l’intelligence artificielle afin d’optimiser les processus et les tâches administratives. Nvidia détient un quasi-monopole sur le marché de ces super puces électroniques. Ses nouveaux modèles sont toujours plus puissants et restent essentiels pour assurer le bon fonctionnement de tous les modèles d’IA.
La valorisation de Nvidia (rapport cours-bénéfice) est certes devenue plus chère, mais au vu de l’explosion du bénéfice de la société – le bénéfice par action ayant été multiplié par sept depuis janvier 2023 –, elle reste acceptable.1
Les 7 autres Magnifiques se sont également à nouveaux distinguées. Avec à la clé une hausse de 25% de l’indice boursier américain S&P 500 pour la deuxième année consécutive. Depuis 1963, seules 12 années boursières ont fait aussi bien, voire mieux. Il est rare d’observer une telle performance deux années d’affilée. Depuis la création de l’indice, c’est la deuxième fois seulement. En 1997 et 1998, l’indice S&P 500 avait enregistré une hausse respective de 33% et 29%2.
Je ne possède pas de boule de cristal mais la situation diffère quand même clairement à plusieurs niveaux. La principale différence concerne l'évolution des bénéfices dans le secteur des technologies et plus particulièrement chez les 7 Magnifiques. Le ratio cours/bénéfices (C/B) de Nvidia fluctue aux alentours de 35. En mars 2000, l’entreprise IT Cisco se négociait à un ratio C/B de 130.1 Les valorisations étaient alors excessives.
La fin des années 90 a été marquée par l’émergence de valeurs technologiques dépourvues de business model et qui n’étaient pas rentables. Les investisseurs achetaient alors des actions de sociétés de l’internet - souvent des start-ups - sur la base de promesses de croissance future, sans s’intéresser aux chiffres réels. Peu importe ce qu’ils achetaient, à condition que le nom de la société contienne ‘dot com’. Lorsque plusieurs de ces acteurs ont fait faillite, la panique s’est emparée des marchés, conduisant à l'éclatement de la bulle spéculative.
Aujourd’hui, les technologies telles que l’IA générative, le machine learning et l’automatisation ont déjà un réel impact dans des secteurs tels que les soins de santé, les finances, la logistique et les divertissements. Les grosses entreprises investissent des milliards dans le développement de l’IA. Mais des pays tels que la Chine et les États-Unis investissent également massivement dans l’IA et le développement des microprocesseurs avancés. Le déploiement de l’IA n’est donc pas près de s’arrêter et nous envisageons donc l’avenir avec confiance. Belfius Investment Strategy estime que le secteur technologique pourrait également surperformer la majorité des autres secteurs en 2025. Il faudra en effet attendre que les applications IA et les améliorations de productivité consécutives soient visibles dans les autres secteurs pour que le rallye boursier s’étende, en 2026 peut-être.
Les États-Unis ont une avance structurelle en termes d'échelle, d'innovation et de capital. L’Europe ne compte pas de grandes entreprises dominantes ayant les moyens d’innover. Les investisseurs se tournent actuellement vers les énormes sociétés de technologies américaines telles que Apple, Microsoft, Alphabet et Nvidia et délaissent les valeurs européennes. La plus grande entreprise européenne est ASML qui fabrique des machines qui produisent des microprocesseurs. La capitalisation boursière d’ASML est toutefois dix fois plus petite que celle d’Apple, Nvidia ou Microsoft.3
Les entreprises de technologies européennes telles que ASML ou les fabricants de microprocesseurs tels que BE Semiconductor et STMicroelectronics sont davantage confrontés aux restrictions à l’exportation vers la Chine que les sociétés américaines. L’entreprise belge Melexis et les producteurs de puces électroniques européens sont également plus touchés par les difficultés au sein du secteur automobile européen.
Non seulement le secteur technologique européen, mais aussi l'ensemble de l'industrie européenne, a du mal à combler son retard sur les États-Unis. Un changement de politique est nécessaire pour que les entreprises européennes puissent attirer suffisamment de capital-risque afin de continuer à innover et à croître.
1 Source: Ratio Cours/Bénéfice calculé par Refinitiv sur la base des bénéfices attendus pour les 12 prochains mois.
2 Source: Investment Strategy – On a examiné la performance boursière annuelle du S&P 500 (total return) en USD. Pour un indice du type ‘Total Return’, les dividendes des actions sont réinvestis dans l’indice (contrairement à un indice du type ‘Price’). Vous trouverez de plus amples informations concernant cet indice sur S&P 500® | S&P Dow Jones Indices
3 Source: MSCI 29-11-2024
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