La partie actions des portefeuilles d’investissement est généralement bien diversifiée entre différents secteurs et régions. Ce n’est cependant pas toujours le cas pour la partie obligataire. Néanmoins, la règle «ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier» s’y applique tout autant. L’investisseur en obligations doit tenir compte d’une diversification en termes de durées et de niveaux de risque.
En septembre 2023, les Belges ont investi près de 22 milliards d’euros dans un bon d’État à 1 an.1 Avec 3,3% brut, le taux d’intérêt était très alléchant. Mais l’inflation s’élevait alors à 4,3%2 ...
Un an plus tard, l’inflation était retombée à 1,7% et la Banque centrale européenne (BCE) avait déjà abaissé le taux directeur une première fois. En septembre 2024, le bon d’État à 1 an offrait un taux d’intérêt brut de 2,75%.1 Les banques proposaient également des produits intéressants à 1 an, tout en offrant aussi des durées plus longues.
Toutefois, la plupart des clients ont opté pour les durées plus courtes, car les taux d’intérêt à court terme étaient légèrement plus élevés que ceux à long terme. Un telle courbe des taux inversée est cependant peu fréquente. Dans des circonstances normales, les investisseurs exigent un rendement plus élevé à long terme, car ils veulent compenser les risques d’une durée plus longue.
Établissez un calendrier d’échéances
Maintenant que l’inflation dans la zone euro oscille autour de l’objectif de 2% et que l’économie y est en difficulté, la BCE continuera sans doute à diminuer le taux directeur ou le taux d’intérêt officiel à court terme en 2025. Le taux à long terme pourrait également baisser légèrement, mais probablement dans une proportion moindre que le taux à court terme. La courbe des taux pourrait ainsi retrouver une forme plus normale en 2025.
Mais personne ne peut prédire l’avenir. Dès lors, étalez vos investissements sur différentes échéances et profitez de plus de flexibilité, afin que tous vos investissements n’aient pas la même durée. Par exemple, pour les 5 ou 10 prochaines années, planifiez chaque année une échéance pour plus de tranquillité. Vous saurez ainsi qu’en plus de votre réserve financière, un investissement se libérera chaque année que vous pourrez utiliser en cas de besoin. S’il y a des avoirs dont vous n’avez pas besoin, vous pouvez envisager chaque année de nouvelles opportunités d’investissement. Vous pourrez ainsi réagir plus rapidement en cas d'évolution des taux.
Gardez la qualité de crédit à l’œil
Les investisseurs choisissent souvent des obligations, car ils espèrent un rendement stable. En effet, les obligations sont considérées comme la réserve dans le portefeuille d’investissement, car leur cours peut évoluer autrement que celui des actions. Cela ne s’applique cependant pas à toutes les obligations. Et c’est là que la qualité de crédit prend toute son importance.
La plupart des obligations solvables sont celles émises par l’État américain ou allemand. Ces deux pays jouissent d’une haute solvabilité et respectent depuis longtemps leurs obligations financières. Le marché considère leurs taux d’intérêt comme une référence «sans risque», même si ce n’est évidemment pas une garantie.
D’autres pays ou entreprises devront offrir un taux d’intérêt plus élevé que les États-Unis ou l’Allemagne pour des émissions respectivement en dollar ou euro. Le niveau d’intérêt supplémentaire dépend de la qualité de crédit. Celle-ci est évaluée par les agences de notation, S&P, Moody’s et Fitch étant les plus connues. Plus le score est mauvais, plus le risque est élevé et plus il faudra payer d’intérêts.
La crise politique en France contraint l’État français à devoir offrir presque 1% de plus que l’État allemand. Début 2024, la différence n’était que de 0,5%. L’absence de gouvernement fédéral dans notre pays a pour l’instant peu d’impact sur notre taux d’intérêt. La différence de taux avec l’Allemagne avoisine 0,6% depuis un an déjà3.