Quand la durabilité inspire et différencie

Cohabs rachète d’anciens bâtiments, les rénove, et les transforme en lieux de cohabitation qui sont autant de germes d’une société plus durable. Une preuve inspirante que des secteurs pointés du doigt dans le changement climatique peuvent se repenser.

À Bruxelles, New-York, Paris, Madrid et Luxembourg, de petites communautés de locataires voient le jour dans des bâtiments entièrement remis à neuf, équipés, décorés et gérés par la jeune entreprise bruxelloise Cohabs. Dans ces lieux « prêts à vivre », Cohabs organise des services, et différents événements avec un objectif : créer une communauté. Les bourgeons d’un monde plus solidaire, moins indifférent, plus inventif, plus fun. Plus durable.

La quête permanente d’un impact positif

« Le coliving, par nature, a un impact positif sur la société et l’environnement » commence Camille Navarro, Head of Community & ESG. « Il mutualise les ressources. Il réduit le besoin d’espace, le nombre d’électroménager par personne, la consommation d’énergie … »

Et Cohabs a décidé de ne pas s’arrêter là. Dans un secteur du logement et de la construction souvent pointé du doigt pour son empreinte négative, l’entreprise cherche en permanence à maximiser son impact positif sur l’environnement et la société. Quelques exemples que détaille le directeur financier, Illiass Albukili :

  • « Au lieu de construire du neuf, nous préférons rénover des maisons existantes. Souvent, nous achetons des maisons de maître qui sont en très mauvais état. Nous les rénovons et les isolons, ce qui améliore leur PEB. »
  • « Sans aucune prétention, nous cherchons à conscientiser nos membres. Beaucoup sont de jeunes travailleurs qui quittent pour la première fois le cocon familial. C’est un bon moment pour les sensibiliser à la durabilité. Pour que ces jeunes, qui habiteront un peu partout demain, développent tout de suite les bons réflexes en termes d’environnement. »
  • Une quarantaine des 800 chambres actuellement mises à disposition par Cohabs accueillent des personnes réfugiées, à des conditions abordables pour elles.

Comment intégrer le réflexe ESG dans l’organisation ?

« Chez Cohabs, nos fondateurs ont fait ce choix de la durabilité dès le départ. Alors, si aujourd’hui quelqu’un a une idée qui a du sens d’un point de vue ESG, le profit passera après » poursuit le CFO.

Pour les entreprises nées avant le tournant actuel, c’est une autre chanson. Camille Navarro : « C’est beaucoup de change management. Si je dis à quelqu’un de 50 ans que son profit va diminuer au début parce que des choix plus durables vont coûter un peu plus cher, il sera sans doute surpris. »

La clé, c’est une vision ESG partagée. Illiass Albukili : « Quand on lance une entreprise, on fait face à des problématiques très court terme, comme le cash-flow ou d’autres metrics financiers. C’est important de les gérer bien sûr, mais sans oublier de se positionner sur le long terme : quels choix puis-je faire aujourd’hui, sur le plan ESG, qui vont peut-être m’impacter négativement aujourd’hui, mais dont l’entreprise bénéficiera dans quelques années ? »

Ces questions, désormais, sont fondamentales. Pour toutes les entreprises qui veulent encore avoir une place dans le paysage économique des prochaines années.

3 étapes pour engager votre entreprise sur la voie de la durabilité

Les recommandations de Camille Navarro et Illiass Albukili :

  1. Mesurez votre impact. Quelle est votre empreinte carbone ? Quels sont les pôles de l’activité qui consomment le plus ? Comment les réduire ? Et n’oubliez pas l’aspect sociétal : quel est le niveau de satisfaction de vos collaborateurs, de vos clients, de vos fournisseurs ? Pourquoi ? Que pouvez-vous améliorer ?
  2. Sur cette base, élaborez une stratégie à court et moyen terme. Pas d’objectifs généraux à l’horizon 2050, mais des objectifs très concrets et mesurables pour 2030 par exemple, qui peuvent se décliner année par année.
  3. Engagez vos collaborateurs dans le mouvement, en commençant par le top management, dont les membres engageront à leur tour leurs équipes. Faites en sorte de partager une vision de long terme.

Qui sont-ils ?

  • Cohabs a ouvert ses premiers espaces de coliving à Bruxelles en 2016, et la capitale belge totalise encore 60% de ses colocations. D’ici 2026, ils visent 5 000 chambres dans une dizaine de grandes villes, en Europe et aux Etats-Unis.
  • Camille Navarro est Head of Community & ESG chez Cohabs. Française d’origine, elle est tombée dans le coliving en arrivant à Bruxelles, dans une colocation Cohabs. Ce qui la motive au quotidien : « Savoir que ce que je fais a du sens ».
  • Illiass Albukili est le Chief Financial Officer de Cohabs. « Comme financier, dans mes jobs précédents, j’avais peu de lien avec ce que l’entreprise produisait. Ici, nous considérons le logement non comme un simple besoin, mais comme une expérience de vie. Je vois les colocataires développer ensemble de bons réflexes en termes d’environnement et de cohabitation, et parfois devenir des amis pour la vie. Ce que nous faisons change la vie de personnes, dans un sens positif. »